Saintes, les lieux incontournables à visiter
Située sur les bords de la Charente, l'histoire de Saintes est bimillénaire. Fondée par les Romains, elle fut l'une des plus importantes villes de la Gaule ce dont témoignent encore les vestiges du grand amphithéâtre. Et puis, de la période moyen-âgeuse nous sont parvenues deux pures merveilles de l'art roman (le portail de l'Abbaye aux Dames et la basilique Saint-Eutrope). Mais Saintes, c'est aussi un centre-ville où il fait bon flâner dans les tranquilles ruelles bordées de maisons en pierre calcaire, que domine de toute son élégance architecturale le majestueux clocher de la cathédrale. Oui, Saintes mérite bien qu'on s'y arrête pour prendre le temps de la découvrir.
Comment venir à Saintes
En TGV depuis Paris jusqu'à Angoulême puis en TER jusqu'à Saintes (entre 3 et 4h00 de trajet) pour une distance de 480 km environ :
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Cartes de la ville
L'office de tourisme se trouve sur les bords de la Charente, près de l'arc de Germanicus, à 1,2 km de la gare SNCF.
Pour consulter le plan de Saintes distribué par l'office de tourisme, cliquez ici
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Météo
Brève histoire de la ville de Saintes
La tribu celtique des Santons est présente sur le territoire depuis le 3ème siècle avant J.-C. lorsque les Romains envahissent la Gaule entre 58 et 52 avant J.-C..
- 56 avant J.-C. : Crassus est chargé par César de conquérir l'Aquitaine qui s'étend de la Loire aux Pyrénées.
Auguste divise la Gaule en 3 provinces dont l'Aquitania qui a pour capitale la cité nouvelle de Médiolanum Santonum qui signifie "ville au milieu de la plaine des Santons". Celle-ci est fondée sur les bords de la Charente et elle est desservie par la via Agrippa en provenance de Lyon (Lugdunum).
- 122 : Saint-Eutrope qui aurait fondé l'église de Saintes meurt en martyr (lapidé et achevé par un coup de hache).
- 2ème siècle après J.-C. : c'est l'apogée de la ville dont la surface dépasse la centaine d'hectares avec un population de 15 000 habitants et des monuments majestueux (amphithéâtre, thermes, etc ...).
- Fin du 2ème siècle : l'Aquitania est divisée en 2 et Saintes fait partie de l'Aquitaine seconde avec Burdigala (Bordeaux) pour capitale.
- Fin 3ème - début 4ème siècle : construction d'une enceinte pour faire face aux invasions barbares et la ville ne fait plus qu'une trentaine d'hectares.
- 418 : début de la période wisigothique en Aquitaine.
- 507 : l'armée de Clovis, roi des Francs, bat celle des Wisigoths à Vouillé = début de la période mérovingienne.
- 845 , 863 et 865 : raids vikings
A la fin du 9ème siècle, l'autorité des rois carolingiens est devenue trop faible pour empêcher que le royaume ne se morcelle en différents entités quasi indépendantes (c'est le temps de la féodalité).
- 1137 : Aliénor d'Aquitaine hérite du duché d'Aquitaine dont fait partie le comté de Saintonge.
- 1152 : Aliénor d’Aquitaine épouse Henri de Plantagenêt et, en 1154, ils vont devenir roi et reine d’Angleterre.
- 1174 : les troupes d'Henri II Plantagenêt assiègent la ville de Saintes.
- 21 juillet 1242 : bataille de Taillebourg (près de Saintes) lors de laquelle l'armée royale commandée par Saint-Louis bat celle du roi d'Angleterre et duc d'Aquitaine Henri III qui espérait récupérer les terres perdues de son aïeul Plantagenet. Saintes devient ville frontière entre les deux royaumes.
- 1375 : la Saintonge suite aux conquêtes de Du Guesclin est rattachée au royaume de France de Charles V.
- 1562 et 1568 : Saintes est saccagée par les Protestants (guerres de religion).
- 1685 : la révocation de l'édit de Nantes va porter un coup dur à l'économie locale avec le départ de nombreux protestants.
- 10 avril 1867 : inauguration de la gare du chemin de fer
- 24 juin 1944 : la gare de triage est bombardée par l'aviation alliée (34 civils tués).
- 4 septembre 1944 : Saintes est libérée des Allemands.
VISITE DE LA VILLE
Saintes est une ville de 25 000 habitants environ en 2021
Ville d'art et d'histoire depuis 1989
Le centre historique de Saintes se trouve sur la rive gauche de la Charente et depuis 1990, il est classé en secteur sauvegardé* sur une surface de 65 hectares.
* Le 7 juillet 2016, une loi a modifié le secteur sauvegardé en site patrimonial remarquable (SPR).
Les monuments romains
- L'arc de Germanicus :
Edifié en 19 après J.-C. sur la via Agrippa en provenance de Lugdunum (Lyon), il marquait l'entrée de la cité sur la rive gauche, juste après avoir franchi le pont sur la Charentes. Ce dernier ayant été détruit pour être remplacé par un ouvrage plus moderne au 19ème siècle, l'arc a failli disparaitre et c'est grâce à l'intervention de Prosper Mérimée qu'on peut encore le voir car, finalement, il a été démonté en 1843 pour être déplacé un peu plus loin sur la rive droite de la rivière.
- Des vestiges du rempart gallo-romain (4ème siècle après J.-C.)
Ils sont visibles place des Recollets.
- Les thermes de Saint-Saloine (3ème quart du 1er siècle après J.-C.)
Situé dans le faubourg Saint-Vivien, ils sont un peu excentré par rapport au centre-ville et il ne reste pas beaucoup de vestiges depuis leur abandon probable au cours du 3ème siècle. Cependant, le site vaut le coup d'œil et, en plus, il permet de se rendre compte que la ville gallo-romaine de Saintes était étendue.
- Les arènes (accès payant mais elles sont bien visibles depuis la rue)
Bâti dans un vallon sur les côtés duquel il prend appui, les travaux sont achevés vers 40-50 après J.-C. ce qui en fait un des tous premiers amphithéâtres de Gaule. De forme elliptique, ses dimensions sont de 127 m de long sur 102 m de large et il pouvait accueillir environ 15 000 spectateurs.
Les monuments romans
- L'abbaye aux Dames
Un peu d'histoire :
- 1047 : elle est fondée par le comte d'Anjou, Geffroy Martel et sa femme, Agnès de Bourgogne.
C'est une abbaye bénédictine réservée aux femmes.
- 1650 - 1660 : les bâtiments conventuels sont reconstruits
- 29 mai 1792 : la Révolution française ferme l'abbaye qui va servir de ... prison puis de caserne à partir du 1er empire.
- 1972 : la municipalité la transforme en cité musicale.
A voir principalement : la magnifique façade romane du 12ème siècle (probablement entre 1120 et 1130) de l'abbatiale. Au niveau du portail central, on peut contempler sur la :
- 1ère voussure, la main de Dieu qui bénit celui qui entre.
- 2ème voussure : l'Agneau portant la croix entouré des symbôles des quatre évangélistes
- 3ème voussure : le massacre des Innocents.
- 4ème voussure : les vieillards de l'Apocalypse.
Il est possible de louer un audioguide afin de découvrir l'histoire de l'abbaye et son architecture.
- La basilique Saint-Eutrope
Elle a reçu le titre de basilique mineure le 11 mai 1886 par le pape Léon XIII et, en 1998, elle est classée au patrimoine mondiale de l'Unesco au titre des chemins de Saint-Jacques de Compostelle. Saintes est une étape sur la via Turonensis qui part de Tours.
Il faut savoir qu'en 1803, le préfet du département décida de faire détruire la nef car elle était trop délabrée. En conséquence, il ne reste plus que l'ancien chœur devenu la nef de l'église actuelle et le transept.
A l'extérieur, seule la partie nord de l'édifice datant de la fin du 11ème siècle a été préservée de la destruction de la nef intervenue en 1803 car l'édifice était beaucoup trop délabré.
Le clocher au style gothique flamboyant a été élevé entre 1478 et 1496. Il atteint 80 m de hauteur.
A voir à l'intérieur de l'église haute :
Des interrupteurs pour éclairer l'église se trouvent de part et d'autre du portail sous la tribune.
- à l'entrée (c'est l'ancien transept de l'église avant 1803), les 2 premiers piliers de la nef sont ornés de splendides chapiteaux historiés (la pesée des âmes, Daniel dans la fosse aux lions).
- dans la chapelle du bas-côté nord, le retable présente 3 bas-reliefs intéressants.
- le chœur
A voir à l'intérieur de l'église basse ou crypte :
Pour y accéder, il faut ressortir de l'église et se diriger vers l'entrée qui se trouve au pied du clocher.
C'est une des plus vastes de France. On y trouve le tombeau de Saint-Eutrope dont la légende raconte que ce fut le premier évêque de la ville. C'est à partir du 6ème siècle qu'un sanctuaire est construit sur cet emplacement. Puis, au 11ème siècle une église double (haute et basse) fut édifiée pour accueillir les nombreux pèlerins pour qui on dota la crypte d'un déambulatoire afin qu'ils puissent circuler autour des reliques du saint qu'ils venaient vénérer.
Les colonnes sont énormes et elles sont ornées de chapiteaux aux motifs divers (feuillages, palmettes, entrelacs, etc ...). Certains datent du 11ème, d'autres du 13ème et du 19ème siècle.
- La cathédrale
Quelques chiffres : 110 m de long et 27 m de hauteur sous voûte au niveau de nef.
Elle a été reconstruite en style gothique flamboyant après la guerre de Cent Ans mais il reste de la période romane le transept sud.
Côté occidental, elle dispose d'un splendide portail adossé au clocher-porche dont la hauteur atteint les 58 m.
Lors du saccage commis par les Protestants en 1568, les voûtes s'effondrèrent et furent remplacées par une charpente en bois.
A voir à l'intérieur : la chapelle Notre-Dame des Victoires avec son beau retable et sa voûte en étoile, l'orgue a qui a été posé en 1627, etc ....
Attenant à la cathédrale, on peut voir (quand c'est ouvert !) un cloître du 13ème - 14ème siècle dont il ne reste plus que 2 galeries.
A voir si vous avez du temps
- le musée archéologique
Pour plus d'informations, cliquez ici
- le point de vue sur la ville depuis la colline Saint-Louis (esplanade du logis du gouverneur).
- les hôtels particuliers ou autres sites remarquables :
Les hôtels se trouvent majoritairement dans le quartier autour de la cathédrale, par exemple le long du Quai de Verdun.
Le musée des Beaux-Arts (29 ter rue Alsace Lorraine) : il est installé dans l'ancienne maison de l'Echevinage (ou Hôtel de Ville) reconnaissable avec son beffroi qui date de 1587 et sa façade du 18ème siècle.
L'Hôtel Viaud en 1760 sis au n°4 de la rue des Jacobins
La maison du Présidial (1610) au n°17 rue André Lemoyne.
Le musée Dupuy-Mestreau occupe un hôtel édifié en 1738 (4 rue Monconseil).
Le jardin de la médiathèque situé dans l'ancien couvent des Jacobins dont la fondation remonte au 13ème siècle.
La seule maison à pans de bois se trouve à l'angle des rues des Jacobins et Alsace Lorraine.
2 maisons au style "Art Nouveau" : l'une est au n°64 Cours National et l'autre est derrière la cathédrale, sur la place du cloître.
Une maison au style néo-roman au n°4 du quai Palissy, à proximité du pont routier Bernard Palissy sur la Charente.
Quelques mots sur la Charente :
Depuis l'Antiquité, c'est un axe de communication très utilisé. Le cognac et le sel en étaient les principaux produits transportés sur des gabares.
Bonne visite
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