Visiter Douai en une journée
Moins connue que Lille et Lens qui ne sont pas très éloignées, Douai est une ville du nord qui mérite qu'on vienne la découvrir. D'abord, ce fut une des plus riches cités de Flandres à l'époque du Moyen Age. Ensuite, son nom revient trois fois dans les classements au patrimoine mondial de l'humanité établis par l'Unesco : pour son beffroi que Victor Hugo décrivit comme étant le plus beau de tous, pour la cité minière de la Clochette que Douai partage avec la commune voisine de Waziers, et pour la fête des Gayants. Et puis, il y a le vieux Douai avec ses maisons faites de grès et de briques, sa collégiale aux dimensions étonnantes, les bords de la Scarpe, son musée des Beaux-Arts qui saura vous surprendre, etc .... Alors, pour une journée ou pour un week-end, pensez à Douai !
Comment aller à Douai quand on n'a pas de voiture :
En train (comptez 1h05 au départ de Paris gare du Nord pour un trajet de 220 km).
Pour les horaires, cliquez ici
Pour se déplacer, on peut aussi utiliser le covoiturage : https://www.blablacar.fr/
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Cartes de la ville de Douai
L'office de tourisme de Douai se trouve au n°70 Place d'Armes, à proximité du beffroi, soit à 850 m à pied de la gare SNCF. Il occupe le rez de chaussée de l'Hôtel du Dauphin qui date de 1756.
Pour consulter le plan touristique du centre-ville distribué par l'office de tourisme, cliquez ici
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Pour afficher Douai et ses environs sur le site GEOPORTAIL, cliquez ici
Météo :
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Si vous cherchez une vraie friterie à Douai :
Rendez-vous sur la Place d'Armes au restaurant "Le Gayant" qui est proche de l'office de tourisme. Il y a la qualité et ... la quantité pour un prix très raisonnable et vous pouvez les emporter.
Brève histoire de Douai
- 930 : c'est l'année où, pour la première fois, on trouve la mention de Douai (Duacum).
Le comte de Flandre y établit sa résidence. Deux rivières sont détournées afin de rendre la Scarpe navigable et que Douai devienne un port et profite des taxes sur les marchandises. Des moulins et des tanneries vont aussi être construits pour profiter de cette eau abondante.
- 10ème siècle : édification de la première enceinte de Douai; pour tenir compte de l'agrandissement de la ville, elle est reconstruite au 12ème puis au 14ème et remaniée sous Charles Quint et puis au 17ème siècle.
- Vers 1188 : les bourgeois de Douai obtiennent du comte de Flandre, Philippe d'Alsace, une charte communale qui leur donnent des droits importants (ils peuvent élire des représentants de la ville (échevins), légiférer, rendre justice, veiller à la défense de la cité, etc ...).
Au 12ème et 13ème siècle, Douai développe avec succès l'industrie du drap qui fait sa fortune en plus d'être entourée de riches terres agricoles. Elle fait d'ailleurs partie de la la Hanse des 17 villes drapières des Flandres et du nord de la France. Grâce à son port sur la Scarpe, Douai peut exporter ses marchandises vers Bruges et Gand.
Au 14ème siècle, Douai compte environ 15 000 habitants.
- De 1369 à 1477, le comté de Flandre fait partie du duché de Bourgogne jusqu'à la mort de Charles le Téméraire.
A partir de 1477, son héritière, sa fille Marie de Bourgogne, ayant épousé Maximilien Ier, le comté de Flandre devient habsbourgeois puis espagnol (Pays-Bas espagnol) avec l'arrivée de Charles Quint.
Printemps 1667-1668 : guerre de "Dévolution" déclarée par Louis XIV qui revendique les droits de son épouse, la reine Marie-Thérèse.
- 2 - 6 juillet 1667 : siège et prise de Douai par les Français lors de la guerre de "Dévolution".
- 2 mai 1668 : Le traité d'Aix-la-Chapelle met fin à la guerre et Douai est définitivement rattachée au royaume de France.
1701-14 : guerre de Succession d’Espagne durant laquelle Douai est prise le 26 juin 1710 et reprise par les Français en septembre 1712.
- 1714 : le Parlement de Flandres, cour de justice, s'installe à Douai.
- 1846 : arrivée du chemin de fer (ligne Paris - Lille).
- 1856 : début de l'extraction du charbon par la Compagnie des Mines d'Aniche qui exploite la fosse Gayant. Douai fait donc partie du bassin minier.
- 1891 : démantèlement des fortifications.
1914 - 18 : 1ère guerre mondiale
- Octobre 1914- octobre 1918 : occupation allemande. Avant la libération de la ville, les Allemands en détruisent une partie (politique de la terre brûlée).
1939 - 45 : 2ème guerre mondiale
- 27 mai 1940 : les Allemands font leur entrée à Douai qui a subi de violents combats et de destructions les jours précédents.
- 1944 : Douai subit plusieurs bombardements par les Alliés dont le plus tragique eut lieu le 11 août 44 (250 morts)
- 1 septembre 1944 : les troupes britanniques entrent à Douai.
À la Libération, tout le quartier de la gare et une partie du centre-ville sont détruits.
Dans les années 70, les mines ferment les unes après les autres.
VISITE DE LA VILLE
Douai est une ville moyenne de 40 400 habitants environ
Le beffroi de Douai
Il a été construit en grès et briques entre 1380 et 1414 jusqu'aux tourelles et cette partie est de style gothique primitif. Avec la flèche de style gothique flamboyante qui fut rajoutée entre 1471 et 1475, il atteint la hauteur de 61 m.
A l'intérieur, il abrite un carillon de 62 cloches qui sonne tous les quarts d'heure. De plus, un concert a lieu tous les samedis à 10h45 et 11h30 hors vacances scolaires.
Au Moyen-Age, le beffroi symbolise le pouvoir des échevins acquis grâce à l'obtention d'une charte communale et la richesse de la ville. C'est la troisième tour de la cité avec celles du comte (donjon) et de l'église (clocher). Elle sert aussi de tour de guet et à indiquer l'heure.
En 2005, il fait partie des 23 beffrois du nord de la France inscrits au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco.
Pour réserver votre visite du beffroi, cliquez ici
Bon à savoir : le départ des visites guidées se fait à l'entrée du beffroi qui se trouve dans le passage reliant la rue de la Mairie et la cour de l'Hôtel de Ville. Attention, il y a 195 marches à monter (pas d’ascenseur).
Au cours de la visite, il est possible qu'on vous montre le salon gothique (15ème siècle), le salon blanc ou salle de mariage avec ses boiseries du 18ème siècle et la chapelle Saint-Michel (1475) de l'Hôtel de Ville.
L'Hôtel de Ville et le beffroi
Au sous-sol de l'Hôtel de Ville, la halle aux Draps (1463), qui est composée de deux salles où la voûte repose sur un pilier de grès, n'est accessible que lorsqu'il y a une exposition qui y est organisée.
La collégiale Saint Pierre
Elle a été reconstruite entre 1735 et 1750 car la précédente menaçait de s'écrouler. Seul le clocher-porche (1512 - 1686) fut conservé.
C'est un des plus vastes édifices religieux du Nord de la France, avec une longueur de 112 m, une largeur de 42 m et une hauteur sous voûtes de 25 m.
Le clocher-porche de la collégiale Saint-Pierre
A l'extrémité du choeur, on trouve la belle chapelle du dôme qui, outre ses 5 tableaux et ses sculptures, abrite la statue de Notre-Dame des Miracles datant du 16ème siècle ainsi que l'hostie à l'origine d'un miracle survenu le 12 avril 1254.
L'Eglise Notre Dame
Construite en grès et en briques, la nef date du 13ème siècle. La voûte en bois date du 15ème et le chœur du 16ème siècle. Ce dernier a du être reconstruit après le bombardement du 11 août 44 qui l'avait détruit.
Vitrail de la mise au tombeau (transept droit) - atelier Lorin 1979
Des bâtiments remarquables :
Dans les rues du vieux Douai, la plupart des maisons datent de la présence française. Leurs façades et toitures sont toutes alignées parallèlement à la rue suite à un décret d'urbanisme datant de 1718.
Rue Merlin de Douai
Rue de la Boucherie
- La librairie "Le Furet du nord" au n°38 de la rue de la Mairie est installée dans un bâtiment "Art Nouveau". N'hésitez pas à rentrer à l'intérieur.
- La maison "Tournesol" avec la devanture du magasin en style art nouveau (20ème siècle) sise au n°51 de la rue Bellegambe.
- La maison des Huit Prêtres sur le parvis de la cathédrale : avec ses colombages, c'est la plus ancienne maison de Douai (14ème siècle).
- L'hôtel d'Aoust face au théâtre, (début 18ème siècle) : il se trouve au n°50 de la rue de la Comédie, en face du théâtre. Actuellement, il abrite la cour administrative d'appel dont la façade est ornée de 4 cariatides représentant les saisons.
- L'hôtel de la Tramerie (1649) au n°132 de la rue des Foulons
- La maison "Poule" (style classique, 18ème siècle) sur la palce Suzanne Lanoy
- Place du Marché aux Poissons : bel alignement de maisons du 18ème siècle.
- La Maison des Templiers (ou Maison Notre-Dame) au n°103 de la rue du Temple : elle a été fondée en 1155 grâce à une donation du comte de Flandres, Thierry d'Alsace.
Elle se trouve au nord du vieux Douai, à 1,5 km de l'office de tourisme. On peut s'y rendre soit en suivant la Scarpe en direction du parc de la Tour des Dames, soit en se rendant à la cité minière de la Clochette. Dans tous les cas, il y a un détour à faire.
Balade le long de la Scarpe
Le pont des Augustins
C'est d'un deux ponts à bascules qui reste à Douai. Détruit durant la première guerre mondiale, il a été reconstruit à l'identique.
Le jardin de la Fonderie
Sur la rive gauche, suivre la rue d'Infroy qui est dans le prolongement du pont des Augustins.
Il faut un peu s'éloigner de la Scarpe pour se rendre sur le lieu qui fut d'abord la motte féodale sur lequel s'élevait le château du comte de Flandre puis, entre les années 1668 et 1870, ce fut le lieu d'une fonderie dont il ne reste plus qu'une partie des murs de briques en forme circulaire et un ... canon - la Furibonde datée de 1744 - pour rappeler qu'on y produisait ce type d'armement.
L'ancien refuge de l'Abbaye de Marchiennes (quai Desbordes)
C'est au 13ème siècle que des moines bénédictions de l'abbaye de Marchiennes firent l'acquisition de ce bâtiment situé au bord de la Scarpe. Il leur servait d'entrepôt à grains. En 1714, c'est ici que fut installé le Parlement de Flandres et, depuis lors, il est toujours dévolu à des fonctions judiciaires puisqu'il accueille le Tribunal de Grande Instance et la Cour d'appel du Nord-Pas de Calais.
Pour la petite histoire, c'est dans l'une des cellules de la prison qui se trouvent au rez de chaussée, que Vidocq, qui y était enfermé, réussit à s'échapper en plongeant dans la rivière pour aller se cacher durant 3 jours sous les arches d'un pont voisin.
Le pont de L'Esplanade
C'est le second pont à bascule de Douai qui n'est pas très éloigné du parc de la Tour des Dames et de la maison des Templiers.
Les vestiges des fortifications :
- La porte de Valenciennes : elle a été construite en 1453 et rehaussée en 1495.
- La porte d'Arras : elle a été construite en 1312 et la hauteur des tours atteint 11 m.
- La tour des Dames : construite en 1426, elle se trouve dans le parc éponyme.
Dans le jardin de la Fonderie, on peut voir un vestige de la première enceinte du 10ème siècle.
Le musée de la Chartreuse de Douai
Il se trouve dans l'ancien couvent des Chartreux. C'est en 1662 que les moines rachetèrent les hôtels d'Abancourt (1559) avec sa tour ronde et de Montmorency (1608) avec sa tour carrée, tous deux de style renaissance flamande. Ils leur adjoignirent un petit cloître et une salle capitulaire (1663), un réfectoire (1687), une chapelle de style jésuite dont la construction s'acheva en 1722, etc .... Les Chartreux durent quitter leur couvent lors de la Révolution. Au cours du 20ème siècle, la ville de Douai racheta les bâtiments, les restaura et en fit un musée des Beaux-Arts.
On peut y voir des peintures flamandes, italiennes (époque renaissance) et françaises (du 17ème au 19ème siècle) dont quelques toiles impressionnistes mais aussi des sculptures du 19ème siècle dans la chapelle fort bien mise en valeur, de l'orfèvrerie, des porcelaines, etc.... Et puis, c'est ici que se trouve le plan en relief de la ville de Douai qui a été réalisé entre 1709 et 1710 durant la guerre de Succession d'Espagne.
Pour plus d'informations sur le musée, cliquez ici
L'ancien hôtel particulier de Montmorency avec sa tour carrée
Le petit cloître
Dans l'ancien réfectoire des Chartreux, on peut voir plusieurs œuvres du peintre douaisien Jean Bellegambe dont le polyptyque d’Anchin peint vers 1510.
Chapelle du musée de la Chartreuse
La cité minière de la Clochette à Waziers
Elle se trouve juste de l'autre côté des emprises des voies du chemin de fer de la gare SNCF de Douai. Pour s'y rendre à pied, il faut donc faire un grand détour pour franchir le pont ferroviaire, ce qui fait une marche de 2 km environ de la gare jusqu'à l'église.
La cité est classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco depuis juin 2012 au titre du bassin minier du Nord-Pas de Calais. Elle dépendait de la Compagnie des Mines d'Aniche qui, dans les années 20, avait décidé de faire venir des travailleurs polonais pour compenser le manque de main d'oeuvre sur place. Pour les accueillir ainsi que leur famille, elle a donc fait construire un quartier pavillonnaire, des écoles, un centre social (ancien patronage) et l'église Notre-Dame des Mineurs. Cette dernière a été réalisée d'après les plans de Louis Marie Cordonnier, l'architecte de l'opéra de Lille.
Les fêtes de Gayant
Impossible de finir cet article sans parler de cet évènement qui est classé au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco depuis 2008 et qui se déroule tous les ans le dimanche qui suit le 5 juillet et qui dure 3 jours.
C'est une tradition qui est née à Douai il y a près de 600 ans et qui s'est répandu dans tout le nord de la France. Les "Gayants" signifient "géants" en picard. C'est d'abord Mr Gayant qui fut le 1er géant en 1530 et l'année suivante on lui adjoignit Mme Gayant, et puis, en 1720, ils eurent 3 enfants prénommés Jacquot, Fillon et Binbin, qui les accompagnèrent.
A l'origine, cette manifestation populaire fêtait la victoire des Douaisiens sur les troupes françaises du roi Louis XI qui voulaient s'emparer de la ville le 16 juin 1479.
Il faut savoir que seuls les descendants des porteurs de géants ont l'honneur de pouvoir continuer de promener les géants dans les rues. La structure de ces personnages est en osier et leur hauteur et poids atteignent 8,50 m et 370 kg pour Mr Gayant, 6,25 m et 270 kg pour Mme Gayant, 3,40 m et 80 kg pour Jacquot, 3,15 m et 70 kg pour Fillon et 2,40 et 25 kg pour Binbin.
BONNE VISITE
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