Béziers, les lieux incontournables à visiter

A la fin du 19ème siècle, Béziers était surnommée "la capitale du vin" et vivait une sorte d'âge d'or sur le plan économique. C'était même devenu un petit Paris sur le plan des cafés et des spectacles. Mais ce temps-là est révolu et Béziers s'est enfoncée dans la crise un siècle plus tard. Heureusement, sur le plan touristique ses attraits sont toujours là. Si les neuf écluses de Fonséranes sont le premier site visité de l'Hérault, le centre historique de Béziers est en cours de rénovation pour sa mise en valeur. Quant à l'ensemble épiscopal juché sur son promontoire au-dessus de l'Orb que franchit un pont vieux, c'est un des plus beaux panoramas qu'on puisse voir dans une ville française. Située entre Montpellier et Narbonne, Béziers mérite bien un détour. 

Comment venir à Béziers :

En train (compter environ 4h16 de temps de trajet en TGV au départ de Paris pour une distance de 830 km) : 

Pour les horaires de trains, cliquez ici

Pour se déplacer, on peut aussi utiliser le covoiturage :  https://www.blablacar.fr/

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Cartes de la ville 

L'office de tourisme sur la place Gabriel Péri, à proximité de l'Hôtel de Ville, à 1 km à pied de la gare SNCF.

Pour consulter le dépliant sur Béziers distribué par l'office de tourisme, cliquez ici

Pour consulter le plan de Béziers sur OpenStreetMap, cliquez ici

Pour afficher Béziers et ses environs sur le site GEOPORTAIL, cliquez ici

Météo :

Pour la consulter, cliquez ici

Brève histoire de Béziers

- 625 av. J.-C. : des Grecs fondent la ville de Beterra avant Marseille !

Entre le 3ème siècle et le 2ème : la ville grecque disparaît (épidémie ?)

- 121-118 : construction de la via Domitia qui passe par Beterra.

- 46 av. J.-C. : Beterra devient la colonie romaine de Julia Baetarrae et est intégrée à la province Narbonnaise.

- Vers 250 : venu d'Egypte, Saint Aphrodise, qui a évangélisé Béziers et qui en est le 1er évêque, est décapité par les Romains.

- 450 : arrivée des Wisigoths

- 721 : occupation musulmane

- 737 : Charles Martel prend Béziers et en chasse les musulmans 

A partir de la fin du 9ème siècle, le pouvoir des Carolingiens décline pour être remplacé par l'état féodal. Béziers dépendait du comté de Toulouse mais le pouvoir du comte a fini, lui aussi, par s’affaiblir et, finalement, c'est le vicomte qui dirigeait la ville avec un concurrent de poids qui était l'évêque. 

- 12ème siècle :  par le jeu des alliances matrimoniales, la vicomté des Trencavel englobe Albi, Nîmes, Béziers, Agde, Carcassonne et le Razès et c'est la ville de Carcassonne qui est choisie comme résidence principale.

- 15 octobre 1167 : assassinat du vicomte de Béziers, Raimond 1er Trencavel, dans l'église de la Madeleine.

- 1185 : une charte est octroyée à la cité de Béziers.

- 1208 : le pape Innocent III proclame la croisade à l'encontre des cathares et donne le commandement de son armée à son légat, Arnaud Amaury. Le vicomte de Béziers Raymond-Roger Trencavel est excommunié car jugé trop tolérant envers les cathares.

- 22 juillet 1209 : c'est le sac de la ville de Béziers par les croisés. Sur une population évaluée à près de 20 000 personnes, environ 12 000 sont massacrés dont beaucoup à l'intérieur de l'église Sainte-Madeleine et de la cathédrale Saint-Nazaire. Cathares et non cathares confondus.

- 15 août 1209 : les croisés s’emparent de Carcassonne et Raymond-Roger Trencavel est fait prisonnier et dépossédé de tous ses domaines qui sont attribués à Simon de Montfort.

- 25 juin 1218 : Simon de Montfort étant tué à Toulouse, ses possessions reviennent à son fils Amaury de Montfort qui va les céder en 1224 au roi de France, Louis VIII.

- 1240 :  l'héritier légitime, Raymond II Trencavel, fait une tentative pour reprendre les domaines de son père mais c'est un échec et, le 7 avril 1247, il signe avec Saint-Louis l'abandon de tous ses droits sur les vicomtés.

- 1306 : sous le règne de Philippe le Bel, les juifs sont expulsés de France et leurs biens vendus.

- 1561-1562 : occupation de Béziers par les Protestants.

- 24 mai 1681 : inauguration du Canal du Midi. 

- 1827 : la municipalité fait démolir les remparts pour pouvoir agrandir la ville.

- 4 décembre 1851 : suite au coup d'Etat du futur Napoléon III le 2 décembre, les républicains biterrois manifestent avec à leur tête le maire Casimir Péret mais la répression est sanglante (70 morts).

Au 19ème siècle, c'est la grande époque du développement de la vigne qui va atteindre son apogée dans sa seconde moitié d'autant plus que le phylloxéra épargne la viticulture biterroise. Béziers devient la "capitale du vin" et de grandes fortunes se font.

- 1857 : arrivée du chemin de fer qui va faciliter l'exportation du vin.

 - 20 juin 1899 : naissance de Jean Moulin.

- 21 juin 1907 : lors de la révolte des vignerons qui faillit embraser tout le midi, une partie des soldats du 17ème régiment d'infanterie de ligne se mutine et pactise avec les manifestants.

 - 22 août 1944 : Béziers est libérée des Allemands.

Après la seconde guerre mondiale, l’économie basée sur le vin s’effondre car, d'une part la consommation diminue et, d'autre part, la qualité est préférée à la quantité. C'est le début du lent déclin de la ville.

 - 1962 : arrivée des rapatriés d'Afrique du Nord (pieds noirs et harkis).

Visite de Béziers
(78 500 habitants)
Labellisée ville d'art et d'histoire depuis 2019

La loi du 4 août 1962 (loi Malraux) a été utilisée par la municipalité pour mettre en place un secteur sauvegardé* qui permet de sauver et de mettre en valeur le patrimoine bâti historique tout en l'adaptant aux évolutions de la vie contemporaine. Créé par arrêté interministériel en septembre 1992, il concerne le centre historique sur 235 hectares dont 125 sont urbanisés. 

* En application d'une loi du 7 juillet 2016, le terme de "secteur sauvegardé" a été remplacé par celui de "Site Patrimonial Remarquable". 

Une rue dans le centre ancien de Béziers

A voir absolument :

Voir sur "Openrunner" le parcours de 8,5 km environ que j'ai suivi à travers la ville en cliquant ici

En partant de la gare, on se dirige vers la ville haute en traversant le :

- Le jardin du Plateau des Poètes :

Inauguré en 1867, ce parc à l'anglaise s'étend sur une surface de 5 hectares. A voir : la fontaine des Titans sculptée par le biterrois Injalbert et installée en 1892.

Il a reçu le label de jardin remarquable. 

En sortant du jardin, on se retrouve devant :

- Les Allées Paul Riquet : ce sont "les Champs Elysées" de Béziers.

C'est en 1827, à la suite de la démolition des remparts qui va permettre à la ville de s'agrandir, que sont tracées les fameuses allées à l'emplacement des douves. D'une longueur de 600 m, elles relient le jardin du Plateau de Poètes à un ravissant théâtre à l'italienne inauguré en 1844. Elles marquent aussi la séparation entre la ville "ancienne" et la ville "moderne" symbolisée par l'édification d'immeubles haussmanniens qui sont le reflet de la prospérité économique que la ville a connue à la fin du 19ème siècle. 

Statue de Paul Riquet sculptée par David D'Angers et installée en 1838

Longer le théâtre pour atteindre la place de la Victoire qui se trouve derrière, suivre l'avenue du maréchal Foch sur 300 m puis le boulevard d'Angleterre sur 200 m jusqu'à l'avenue du Cimetière Vieux. Tourner à droite pour arriver à l'entrée du :

- Cimetière Vieux :

Un plan à l'entrée vous indique l’emplacement des diverses curiosités à voir mais la plus emblématique est celle de la Vierge du Moucadou qui a été à l'origine d'un miracle au 20ème siècle. En effet, des larmes se sont mises à couler sur la statue et elles ont été essuyées avec un mouchoir qui, passé sur le visage d'une enfant malade, lui a permis de guérir. C'est devenu un lieu de dévotion et des personnes y laissent des mouchoirs ("moucadou" en provençal).

- l'église Saint-Aphrodise :

C'est à l'emplacement du tombeau du 1er évêque de Béziers qu'elle fut élevée. L'édifice actuel date du 11ème siècle (nef) et du 14ème siècle (choeur). 

Elle peut se visiter mais, attention, elle est rarement ouverte au public.

Continuer en suivant la rue Etienne Dolet puis, sur la droite, la rue des Têtes pour arriver à :

- l’église Sainte-Madeleine :

C'est un lieu chargé d’histoire car c'est ici que se déroula le grand massacre commis lors de la croisade des Albigeois avec l'incendie de l’édifice dans lequel s'étaient réfugiés des centaines de personnes.

Elle a été reconstruite au 14ème siècle et tout en conservant certains éléments romans de l'église précédente. 

Elle peut se visiter mais, attention, elle aussi est rarement ouverte au public.

Suivre la rue Paul Riquet jusqu'aux halles puis prendre à gauche la rue Pierre Flourens (ancien "cardo" du temps des Romains) pour parvenir sur la place Gabriel Péri qui est le lieu de l'ancien forum romain. N'hésitez pas à pénétrer dans la cour intérieure de la mairie pour y admirer la façade de l’hôtel Graulle (17ème siècle). 

Hôtel de Ville

La place Gabriel Péri communique avec celle des Trois Six à proximité de laquelle des vestiges d'un théâtre romain sont visibles. Suivre l'étroite rue Viennet (ancien "décumanus" du temps des Romains) en direction de :

- la cathédrale Saint-Nazaire :

De loin, elle ressemble à une forteresse qui, du haut de son promontoire, surplombe l'Orb.

Sa construction débute en 1215 en remplacement de l'édifice roman que les croisés avaient incendié en 1209.

A l'extérieur, le clocher, haut de 48 m, est surmonté d'un campanile abritant une cloche. Accès gratuit avec 165 marches à gravir pour aller profiter du panorama sur les environs.

A voir à l'intérieur : des chapiteaux, des vitraux, un orgue baroque du 17ème siècle surmonté d'une grande rosace de 10 m de diamètre, etc ...

Quelques chiffres : 50 m de long, 33 m de large au niveau du transept et 32 m de hauteur de voûte.

La grande rosace (10 m de diamètre) et l'orgue

La voûte à 9 pans du choeur

Accolé à la cathédrale, se trouve le cloître datant du 14ème siècle mais qui est resté inachevé, puis, le jardin des Évêques qui a été aménagé à la française au-dessus des remparts et qui offre un beau panorama sur la vallée.  

Avant de descendre vers l'Orb, il y a la possibilité de visiter pour ceux qui le désirent :

- l'hôtel Fayet (9 rue du Capus)

C'est un ancien hôtel particulier dans lequel a été installé le musée des Beaux-Arts qui possède quelques œuvres de Delacroix, Géricault, Corot, etc ... :

Pour plus d'informations, cliquez ici

Pour vous diriger depuis la cathédrale vers l'Orb, traversez la place de la Révolution au centre de laquelle trône une fontaine puis emprunter les rues Auguste Fabregat puis des Docteurs Bourguet. Place Saint-Cyr où fut décapité Saint-Aphrodise, bifurquez à droite en direction du Pont Vieux. Cependant, si vous voulez voir des vestiges romains, faites un petit détour en remontant la rue du Puits des Arènes sur 50 m avant de prendre à droite la rue Gaveau et d'emprunter tout de suite à droite le passage sous une maison pour déboucher sur : 

- les anciennes arènes romaines (rue du Moulin à l'Huile) :

Elles datent de la fin du 1er siècle après J.-C. et sont abandonnées au 3ème siècle. Elles pouvaient contenir environ 13 700 personnes. De nos jours, il ne reste plus grand chose car elles ont servi de carrière de pierres durant le Moyen Age. 

Revenir sur vos pas pour vous retrouver place Saint-Cyr et descendre la rue des Canterelles (ancienne voie Domitia) jusqu'au :

- Pont Vieux (12ème siècle)

Composé de 19 arches, il mesure 260 m de long.

De l'autre côté du pont, se rendre sur les berges de l'Orb pour admirer un très beau point de vue sur l'ensemble pont vieux - cathédrale.

Après le pont, dirigez-vous vers le canal du Midi en bifurquant à gauche pour traverser la place Emile Aïn puis la place des Alliés pour prendre en face l'avenue du Port Notre-Dame. Juste après le pont de chemin de fer, tourner à droite pour suivre la rue des Ecluses jusqu'au canal et :

- les neuf écluses de Fonséranes :

Elles font partie du canal du Midi qui a été classé au patrimoine mondial de l’Unesco en décembre 1996.

Elles permettaient aux bateaux de s'affranchir d'une hauteur de 21,5 sur une distance de 312 m en passant par une succession de 8 bassins en ovales. Depuis 1858, seules 7 écluses sont encore en fonction car le canal a été dérivé pour franchir l'Orb sur un pont afin d'éviter aux bateaux la dangereuse traversée de la rivière lorsqu'elle était en crue.

Quelques mots sur le canal :

C'est Pierre Paul Riquet, un enfant du pays, qui en est le concepteur. Les travaux ont commencé en 1667 et c'est le 24 mai 1681 qu'eut lieu l'inauguration du canal qui allait permettre faire passer le transport des marchandises de la Méditerranée à la Garonne puis à l'Atlantique et inversement tout en évitant le détroit de  Gibraltar.

Long de 241 km, il relie Toulouse au port en eau profonde de Sète qui a été creusé dans la seconde moitié du 17ème siècle, les ports d'Agde et d’Aigues Mortes s'envasant.

C'est la Révolution qui changea son nom de "Canal Royal du Languedoc" en "Canal du Midi".

Depuis les années 70, les bateaux de marchandises ne l'utilisent plus et, depuis, ils ont été remplacés par la navigation de croisière.

Pour revenir à la gare SNCF, suivez le canal du midi dont le pont-canal franchit l'Orb. Lui succède l'écluse de l'Orb puis le port neuf. La distance à parcourir est d'environ 2,5 km car il vous faut contourner toute les installations SNCF.  

Bonne visite

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