Sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, découvrez Saint-Gilles du Gard et son abbatiale
A la découverte de Saint Gilles du Gard
Cette ville située entre la Camargue et les Costières possède un véritable joyau de l'art roman avec la façade de l'abbaye qui fut le lieu d'un des pèlerinages les plus fréquentés au Moyen Age. Aujourd'hui, c'est une cité un peu oubliée des touristes et c'est bien dommage ! En effet, non seulement le centre historique avec ses maisons romanes a été rénové mais, surtout, l'Unesco a classée l'abbatiale au patrimoine de l'humanité au titre des chemins de Saint-Jacques de Compostelle. Alors, si vous vous trouvez à Nîmes ou en Camargue, n'hésitez pas à faire une étape à Saint-Gilles du Gard.
Conseils pratiques pour visiter Saint-Gilles du Gard
En autocar depuis Nîmes, empruntez la ligne n°42 Saint-Gilles - Caissargues - Nîmes :
Si vous partez de la gare SNCF, il faut d'abord monter dans un bus de la ligne n°T1 en direction de Caissargues pour rejoindre la ligne n°42 à l'arrêt Mas de Vignolles. La fréquence des bus T1 est de 5 à 8' entre 7h00 et 19h00.
Pour consulter les horaires, cliquez ici
(Cliquez sur les lignes T1 "Nîmes Gambetta-Coupole" puis la ligne 42 Saint-Gilles / Costières - Parnasse)
Pour se déplacer, on peut aussi utiliser le covoiturage : https://www.blablacar.fr/
Avec le comparateur de trajets OMIO, vous avez la possibilité de trouver tous les horaires, les trajets les plus rapides et comparer les meilleurs prix parmi plusieurs centaines de compagnies de transport :
Pour utiliser Omio, cliquez ici
L'office de tourisme se trouve sur la place de l'abbatiale, à 200 m à pied de l'arrêt d'autocar "Mistral".
Pour consulter le plan de Saint-Gilles du Gard édité par l'office de tourisme, cliquez ici
Pour consulter le plan de Saint-Gilles du Gard sur OpenStreetMap, cliquez ici
Pour afficher Saint-Gilles du Gard et ses environs sur le site GEOPORTAIL, cliquez ici
- "La maison du Pèlerin" qui se trouve à proximité de l'abbatiale.
Il a lieu tous les jeudis et dimanches matin. Vous pourrez en profiter pour y découvrir les différents produits du terroir en fonction des saisons comme le vin des Costières, la fleur de sel, le riz camarguais, etc ....
Histoire brève de Saint-Gilles du Gard
On ne sait pas grand-chose de Saint-Gilles qui est à l'origine de la ville. Une légende raconte qu'il serait né à Athènes vers 640 dans une famille très riche. Ayant perdu ses parents très tôt, il aurait donné toute sa fortune aux pauvres puis il aurait fini par vivre sa vie d'ermite dans la région de Nîmes où une biche le nourrissait quotidiennement de son lait. Là, il aurait rencontré en 673 le roi des Wisigoths, Wamba, qui était venu assiéger Nîmes pour mater une rébellion. Impressionné par sa piété, il lui aurait permis de construire une abbaye.
Ce qui est certain, c'est qu'un monastère a été élevé sur l'emplacement du tombeau de Gilles et que sa renommée de saint thaumaturge (faiseurs de miracles) attirait de très nombreux pèlerins.
En 1066, l'abbaye fut affiliée à Cluny mais, en 1098, le pape autorisa les moines à élire leur propre abbé en raison de son rayonnement qui était très important dans tout le sud de la France, au point qu'il lui procurait beaucoup de nombreuses donations.
Au 12e siècle, la ville de Saint-Gilles est très prospère. En plus d'être une étape importante sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle, elle dispose d'un port sur le petit bras du Rhône à partir duquel on pouvait embarquer vers la Terre Sainte pour y commercer ou partir prier sur la tombe du Christ à Jérusalem. C'était aussi le point d'arrivée d'une route terrestre en provenance du Massif Central en passant par les Cévennes, l'actuel chemin de la Régordane.
Au 12e siècle, Saint-Gilles fait partie des possessions du comte de Toulouse.
Fin 12e siècle : naissance de celui qui deviendra le pape Clément IV en 1265.
Le comte Raymond V demande à l'abbaye de Saint-Gilles d'intervenir pour tenter d'enrayer l'hérésie cathare mais les moines vont échouer dans leur mission face aux prédicateurs cathares.
1194 : avènement du nouveau comte, Raymond VI, qui est favorable aux cathares.
15 janvier 1208 : le légat du pape, Pierre de Castelnau, qui avait été convoqué par Raymond VI à Saint-Gilles à la suite de son excommunication, est assassiné sur le chemin du retour vers Rome, à Trinquetaille. Le meurtrier est un homme soupçonné d'agir pour le compte de Raymond VI mais aucune preuve tangible ne sera jamais établie.
18-23 juin 1209 : un concile est réuni à Saint-Gilles lors duquel Raymond VI fait amende honorable pour se réconcilier avec l'Eglise. Il rejoindra l'armée des croisés en route vers les possessions de Trencavel (sac de Béziers et prise de Carcassonne).
Raymond VI sera de nouveau excommunié en septembre 1209 car, malgré tous ces serments, il ne livrera pas les hérétiques et son armée finira par être battu à Muret. Son fils Raymond VII tentera de résister et il faudra attendre 1229 pour qu'un terme soit mis à la croisade des Albigeois avec la signature du traité de Paris. Ce dernier prévoit que la plus grande partie du comté de Toulouse est rattaché au royaume de France.
Avec la construction d'un nouveau port à Aigues Mortes ordonné par Saint-Louis, la guerre contre les Cathares qui a amoindri le flot des pèlerins et la création de foires commerciales à Beaucaire, Saint-Gilles va perdre son attractivité et décliner.
17 août 1538 : la communauté bénédictine demande sa dissolution pour sa sécularisation en un chapitre de chanoines.
27 septembre 1562 : Saint-Gilles est prise par les troupes protestantes du duc de Rohan qui fait incendier la bibliothèque et qui commence à faire démolir l'église.
1622 : les Protestants sont définitivement chassés de Saint-Gilles.
1806 : ouverture du canal du Rhône à Sète.
27 janvier 1868 : inauguration du chemin de fer d'Arles à Lunel (elle fermera en décembre 1938).
2 décembre 1998 : l'Unesco classe la façade au patrimoine mondial de l'humanité au titre des chemins de Saint-Jacques de Compostelle
Visite de Saint-Gilles du Gard
14 264 habitants - chiffre de l'INSEE en 2021
Saint-Gilles, ermite très vénéré, y avait fondé un monastère. Ses miracles furent à l'origine d'un des plus importants pèlerinages au 12e siècle, le quatrième après Jérusalem, Rome et Saint-Jacques de Compostelle. L'abbatiale s'avérant trop petite pour recevoir les nombreux pèlerins, les moines entreprirent d'en édifier une autre, beaucoup plus vaste (98 m de long, 26 m de hauteur sous voûte et 25 m de large). Lors des guerres de religion, elle est partiellement détruite, et faute d'argent, la restauration ne concernera qu'une partie de l'ancienne église. Heureusement, il nous en reste l'incroyable façade romane avec sa forme qui évoque celle des arcs de triomphe d'Orange et d'Arles, sa frise inspirée des sarcophages paléochrétiens sculptées dans la région, ses statues, son bestiaire, ses colonnes gallo-romaines de remplois, etc ....
Un peu d'histoire :
1116 : début des travaux du nouvel édifice.
Début 13e siècle : le chœur est achevé.
1562 : les Protestants vont saccager l'abbaye.
1655 : achèvement des travaux entrepris de la reconstruction de l'église après le départ des Protestants en 1622.
Ses dimensions nouvelles s'alignent sur celle de la crypte soit 50 m de long sur 25 m de large. Quant à la hauteur de la voûte, elle a été abaissée à 15 m.
1791 : elle est vendue comme bien national.
1840 : la façade romane est sauvée grâce à Prosper Mérimée qui la fait classée au Monuments historique.
Des visites guidées de l'abbatiale sont organisées au départ de l'office de tourisme de Saint-Gilles du Gard.
Pour réserver votre place, cliquez ici
La façade occidentale
Elle a été réalisée entre 1150 et 1160 et lors de récentes restaurations on a retrouvé des traces de peinture.
Pour une bonne exposition, c'est en fin d'après-midi car la façade est exposée plein ouest. De plus, disposant de peu de recul pour prendre la façade, il faudrait être muni d'un grand-angle.
Le portail nord :
Sur le linteau, Jésus sur son âne entre à Jérusalem suivi du cortège des apôtres; devant lui, la ville et ses habitants en train de l'accueillir.
Sur le tympan, de gauche à droite :
- Les mages offrent des présents
- la Vierge en majesté
- Joseph surpris par l'apparition d'un ange (songe de Joseph)
Le portail central :
Sur le linteau, de gauche à droite :
- La résurrection de Lazare
- le reniement de Pierre et le lavement des pieds
- la Cène
- le baiser de Judas qui entraîne l'arrestation de Jésus.
Sur le tympan, le Christ en majesté entouré des quatre vivants de l'Apocalypse (tétramorphe).
Bas-relief représentant Cain en train d'égorger son frère, Abel
Dans l'ébrasement du portail, Saint-Jean l’Evangéliste et Saint-Pierre avec ses clefs
En dessous, bas-relief représentant une offrande faite par les deux frères, Cain et Abel,
et Dieu désigne son favori par la main tendu
Le portail sud :
Sur le linteau, de gauche à droite :
- les femmes achetant le parfum
- les saintes femmes au tombeau et les soldats endormis
- l'apparition de Jésus ressuscité.
Le tympan représente le thème de la crucifixion.
La crypte
Achevée vers 1140, ce serait la cinquième plus vaste crypte de France avec ses 50 m de long pour 25 de large. Elle abrite les tombeaux de Saint-Gilles qui a été découvert en 1865 et de Pierre de Castelnau, le légat du pape assassiné en 1208.
L'ancien chœur et l'escalier à vis
A l'air libre et en ruines, ses vestiges rappellent que l'abbatiale du 12e siècle avait des dimensions impressionnantes. Cependant, il reste un pan de mur à l'intérieur duquel le guide vous emmènera découvrir un escalier hélicoïdal du 12e siècle qui est toujours considéré comme un chef d'œuvre de la stéréotomie*.
* C'est l’art de la découpe et de l’assemblage de pierres.
Voûtement en spirale de l'escalier à vis, un chef d'oeuvre de "stéréostomie"
Abbatiale Saint-Gilles du Gard, déambulatoire de l'ancien chœur et la colonne surmontée du buste de Clément IV, natif de Saint-Gilles, devenu Pape à Rome de 1265 à 1268
Les maisons romanes
Leurs présences témoignent de la prospérité de la ville au 12e siècle qui était à la fois un lieu de pèlerinage très important mais aussi un port commercial. Ainsi de riches marchands se font fait construire de belles maisons en pierre dont la mieux conservée avec sa façade ornée de moulures et de frises se trouve dans la rue de la Maison Romane.
A voir aussi :
- à l'angle du n°4 de la rue et de l'impasse Baudin
- la maison du Grand Prieur de l'Ordre de Malte à l'angle des rues Marcel Pagnol et Rouget de l'Isle.
- à l'angle des rues Hoche et de Saint-Gilles
- à l'angle des rues de la Paix et de Saint-Gilles
- à l'angle de la rue et de l'impasse Danton
- au n°31 de la rue de l'Hôtel de Ville
Les vestiges des fortifications :
Une section du rempart qui protégeait la ville est encore visible près de l'arrêt de bus "Mistral" ainsi que la porte des Maréchaux (12e siècle) qui est la seule qui reste de l'enceinte fortifiée.
Le port de Saint-Gilles du Gard
Au Moyen Age siècle, il se trouvait à proximité de l'abbaye, le cours du Petit Rhône passant beaucoup plus près de la ville que de nos jours. C'était un port actif qui permettait de remonter des marchandises vers les villes situées en amont du Rhône mais aussi de les acheminer vers l'Italie ou la Terre Sainte. Ainsi, le sel, le vin, les céréales étaient exportés. Les pèlerins pouvaient aussi embarquer vers Rome ou Jérusalem tout comme les croisés. La concurrence du nouveau port d'Aigues-Mortes et probablement l'ensablement du bras du Rhône provoquèrent son déclin.
C'est l'ouverture du canal du Rhône (Beaucaire) à Sète en 1806 qui permettra de relancer l'économie de Saint-Gilles en permettant à nouveau le transport fluvial des marchandises.
De nos jours, le canal est devenu une voie d'eau de plaisance avec son port bordé de maisons basses.
Pour les marcheurs
De nos jours, Saint-Gilles est la première étape sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle qui part d'Arles, sur la voie Tolosana ou GR 653. L'étape fait 21 kilomètres.
C'est aussi l'aboutissement du Chemin de la Régordane ou du Chemin de Saint-Gilles balisé en GR 700 qui part du Puy en Velay car, Saint-Gilles, avant la création d'Aigues Mortes, était le principal port du royaume de France sur la côte méditerranéenne où hommes et marchandises embarquaient vers la Terre Sainte.
Saint-Gilles du Gard est limitrophe de la Petite Camargue ou Camargue gardoise, labellisée Grand site de France, que vous pourrez parcourir à vélo en rejoignant la ViaRhôna. C'est un itinéraire cyclable qui relie le lac Léman aux plages de la Méditerranée et qui passe à 1,5 km à l'est de Saint-Gilles du Gard, de l'autre côté du canal du Rhône à Sète. Il vous permettra de rejoindre Aigues-Mortes (32 km), voire le Grau du Roi (39 km).
Bonne visite.
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