A la découverte du Val de Loire, le château de Chenonceau

Avec son élégante silhouette qui enjambe le Cher, Chenonceau est l'un des plus beaux châteaux du Val de Loire, voire de France. Mais, sa particularité est que son histoire est faite par des femmes et, si Diane de Poitiers et Catherine de Médicis en sont les plus célèbres, d'autres y ont joué aussi un rôle important. C'est d'ailleurs pour cela qu'il est surnommé le "château des dames". 

A savoir : Chenonceaux avec un "x" à la fin désigne le village tandis que lorsqu'il s'agit du château, Chenonceau s'écrit sans "x".  

Comment venir à Chenonceaux :

En train depuis la gare SNCF de Saint-Pierre des Corps (où de Tours). Il faut compter 20 minutes de temps de trajet pour un parcours de 28 km et l'arrêt de Chenonceaux est juste à côté de l'entrée du château.

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Pour se déplacer, on peut aussi utiliser le covoiturage : https://www.blablacar.fr/

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Cartes de Chenonceaux

L'office de tourisme de Chenonceaux se trouve à 300 m de la gare SNCF , au n° 1 de la rue Bretonneau.

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Météo :

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Chenonceau côté pratique :

Il faut savoir que la réservation est obligatoire pour visiter l'intérieur du château afin de mieux réguler les flux de touristes ...

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Pour consulter le guide visite du château de Chenonceau

Dans le village, il y a une boulangerie et une petite épicerie.

Voir Chenonceau gratuitement :

Il faut se rendre sur la rive gauche du Cher sur laquelle passe le GR 41. Depuis la gare, traversez la voie ferrée au passage à niveau si vous arrivez de Tours pour suivre le GR41 et la véloroute direction Chaumont sur Loire. Arrivé au croisement avec la D 80, tourner à droite pour franchir le Cher sur le pont puis, une fois de l'autre côté de la rivière, continuer de suivre le balisage du GR dont le tracé vous amènera au pied du château pour y réaliser de belles photos.

Comptez 2,6 km pour y aller depuis la gare.

Histoire de Chenonceau

13ème siècle : un château féodal et un moulin dont l'ensemble appartient à la famille des Marques se dressent sur la rive droite du Cher.

8 février 1513 : suite à des soucis d'argent, l'ensemble est définitivement cédé à Thomas Bohier et Katherine Briçonnet, son épouse, qui sont de riches bourgeois tourangeaux, lui exerçant le métier de la finance auprès du roi. Ils font tout détruire sauf une tour qui porte toujours le nom des anciens propriétaires et qu'ils font réaménager dans le style renaissance. 

1514 : pour montrer leur réussite sociale, ils font édifier un nouvel édifice sur le Cher en se servant des soubassements de l'ancien moulin qui deviendra le logis Bohier avec son architecture d’influence vénitienne et ses quatre tourelles d'angle.

Comme Thomas Bohier est souvent absent car il suit le roi en Italie, c'est son épouse qui dirige les travaux.

1526 : à la mort de Katherine (Thomas est mort en 1524), c'est un de leurs nombreux enfants qui hérite du château. Cependant, le nouveau roi François Ier ayant découvert que Thomas avait commis des malversations, il exige une énorme amende. Comme il est impossible de s'en acquitter, le château sera finalement cédé au roi en 1535.

1547 : le roi Henri II cède Chenonceau à sa maîtresse Diane de Poitiers qui a 20 ans de plus que lui.

De 1551 à 1556, elle fait aménager des jardins à l'est du château d'une superficie de 12 000 m².

1556 : Diane souhaitant créer d’autres jardins sur la rive opposée, elle engage l'architecte Philibert Delorme pour qu'il construise un pont sans dénaturer le château.

1559 : doté de cinq arches, le pont, long de 60 m et large de 5,85 m est achevé avec, à son extrémité côté sud, un châtelet puis un pont-levis.

10 juillet 1559 : la reine Catherine de Médicis annonce la mort de son époux Henri II après qu'il eut été grièvement blessé lors d'un tournoi. Immédiatement, elle demande à sa rivale de récupérer Chenonceau qu'elle échange, toutefois, contre celui de Chaumont sur Loire.

Comme elle apprécie beaucoup ce château, elle en fait un lieu de pouvoir. Elle y organisera aussi de grandes et magnifiques fêtes, les magnificences, dont le but est de tenter de réconcilier ceux que les dissensions religieuses séparent.

1567 : elle confie à l'architecte Jacques Androuet du Cerceau le projet de transformer Chenonceau en un gigantesque palais pouvant accueillir tous ses serviteurs mais comme rapidement il s'avèrera être un véritable gouffre financier que les caisses du royaume ne peuvent supporter, il fera long feu et seule l'aile des Dômes sera construite.

1570 - 1576 : Catherine de Médicis fait réaliser par l'architecte Jean Bullant deux galeries superposées sur le pont déjà construit et qui seront recouverts par des combles aux toits en ardoise.

9 juin 1577 : en l'honneur du retour de Pologne de son fils Henri III, Catherine de Médicis y organise une fête splendide appelée le bal des seins nus car une soixantaine de belles jeunes femmes y servaient tout en étant quasiment nues, tandis que les hommes étaient déguisés en femmes et les femmes en hommes. 

5 janvier 1589 : à la mort de Catherine de Médicis, son fils et roi Henri III confie le château à son épouse, Louise de Lorraine.

2 août 1589 : Louise de Lorraine est à Chenonceau quand elle apprend que son époux, le roi Henri III, a été poignardé à mort par le moine Jacques Clément. Elle ne se remettra jamais de la perte de celui qu'elle aimait tant, qu'elle vivra dans le deuil jusqu'à la fin de sa vie.

20 janvier 1601 : mort de la reine Louise de Lorraine qui vivait comme une recluse à Chenonceau.

1733 : le château devient la propriété des époux Dupin et Louise y anima un salon littéraire. 

Durant la Révolution, il échappe à la destruction car le curé de Bléré a utilisé l’argument qu'il n'y avait pas de pont entre Montrichard et Bléré et que le château avait une utilité en tant que pont public .... 

1863 : Marguerite Pelouze devient propriétaire du château et décide de le restaurer comme on imaginait qu'il était au début du 16ème siècle. Seulement, elle finira ruinée par tous ses grands travaux et devra le revendre.

1913 : la famille Menier l'acquiert.

1914 - 1918 : les galeries sont transformées en un hôpital militaire qui accueillera 2 250 soldats blessés.

1940 : après l’armistice signé avec les Allemands, le château qui enjambe le Cher, se trouvant sur la ligne de démarcation, devient un lieu de passage clandestin entre la zone occupée et la zone libre.

9 juillet 2017 : il est classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco.

De nos jours, c'est toujours un château privé qui est la propriété de la famille Menier. Il accueille plus de 800 000 touristes par an.

VISITE DU CHÂTEAU

Chenonceau est bâti avec de la pierre locale appelée tuffeau et son architecture est le résultat d'un mélange entre l'art de la renaissance italienne et celui de la tradition française. 

Lors de la construction du logis Bohier, il y a eu plusieurs innovations architecturales :
- le couloir ou galerie qui distribue les pièces. Celui du rez de chaussé est voûté d'ogives. 
- l'escalier dit rampe sur rampe qui permet d'accéder aux étages; il remplace l'escalier à vis et il n'est pas situé à l'extérieur mais à l'intérieur du bâtiment. 
- la symétrie dans la conception des façades.
- la volonté de faire rentrer la lumière avec la présence de nombreuses ouvertures.

Le château dispose de dix neuf pièces qui ont été restaurées et dont la plus étonnante et la plus lugubre est la chambre de Louise de Lorraine. Le cabinet vert était le cabinet de travail de Catherine de Médicis d'où elle gouvernait le royaume lorsqu'elle était régente. 

Outre le mobilier et les tapisseries, il y a de nombreuses peintures d’artistes aussi divers que célèbres tels Veronèse, Le Tintoret, Poussin, Murillo, Van Dick, Van Loo, Rubens, etc ....

Quant aux cuisines, elles sont situées dans les piles creuses de l'ancien moulin ce qui permettaient l'approvisionnement en nourriture par bateau. 

Et puis, ce qui ajoute au charme de la visite du château, ce sont toutes ces splendides compositions florales qui ornent les différentes pièces et qui sont renouvelées toutes les semaines.

L'été, il se peut que la grande galerie soit ouverte côté rive gauche du Cher afin de vous permettre d'aller y admirer le château.

Chapelle du château et ses vitraux de Max Ingrand (1954)

Cheminée renaissance 

Le vestibule du rez de chaussée du logis Bohier avec ses croisées d'ogive et ses clefs de voûtes désaxées

L'escalier dit rampe sur rampe avec son plafond voûté

Dans l'aile des Dômes, on trouve une apothicairerie qui rappelle celle qui existait du temps de Catherine de Médicis. En effet, celle qu'on y voit de nos jours provient d'un palais florentin.

VISITE DES JARDINS

A l'est du château, les jardins d'agrément voulus par Diane de Poitiers sont aménagés sur des terrasses pour les protéger d'éventuelles crues du Cher. Ils sont dessinés en adoptant des formes géométriques, en cherchant à créer des illusions d'optique et en développant la perspective. A la renaissance, si le jardin reflète d'abord le plaisir, sa réalisation fait appel aux sciences et aux techniques.

A l'ouest, les jardins ont été réalisés à la demande de Catherine de Médicis et ils s'étendent sur une surface de 5 500 m².

Au nord, on parvient dans une ferme du 16ème siècle qui donne sur un vaste potager.

Bon séjour

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