Jouarre, les lieux incontournables à visiter en Seine et Marne
Située aux confins du département de la Seine et Marne, à la limite des terres de Champagne, Jouarre possède un véritable trésor. En effet, dans un bâtiment qui ne paye pas de mine vu de l'extérieur, une fois qu'on pénètre à l'intérieur, on découvre un endroit vieux de 1 400 ans. Il s'agit d'une crypte mérovingienne et c'est unique en France ! Et comme si cela ne suffisait pas, juste à côté, il y a une église qui conserve un patrimoine d'art religieux remarquable. Quant à l'abbaye voisine, toujours habitées par des moniales, elle conserve une étonnante tour romane qui peut se visiter. Ainsi, Jouarre, qui reste peu connue des touristes, et qui n'est pas très éloignée de Meaux et de Coulommiers, mérite le détour pour tous ceux qui veulent découvrir l'Ile de France et sa riche histoire.
Comment venir à Jouarre :
Empruntez un train ZIMO de la ligne P à destination de Château Thierry au départ de la gare de l'Est et descendre à la gare de La Ferté sous Jouarre (42 minutes de trajet pour 65 km).
Le village de Jouarre se trouve à plus de 3 km de La Ferté sous Jouarre. On peut s'y rendre à pied mais aussi en bus :
- le bus (attention, aucune circulation le dimanche) :
Pour consulter les horaires de la ligne 40, cliquez ici
Pour consulter les horaires des lignes 41A ou 41B, cliquez ici
A savoir concernant la tarification : la carte Navigo 5 zones est valable.
- la marche : comptez 3/4 d'heure de temps de parcours pour un trajet de 3,2 km environ :
A la sortie de la gare, engagez-vous dans la rue de la République qui part en face du bâtiment voyageur. Suivez la signalétique routière "Meaux" en continuant dans la rue Chanzy puis la rue Jean Jaurès. Vous traversez la Marne sur le pont de l'Europe pour arriver à proximité du mémorial franco-britannique et d'un grand giratoire. Tournez à droite pour emprunter l'avenue Franklin Roosevelt qui franchit la rivière du "Petit Morin" et puis, à l'entrée de la première rue qui part sur la gauche (c'est la rue du Petit Pays), vous trouverez les marques blanches et rouges indiquant que vous êtes sur un chemin de grande randonnée. Suivez le balisage jusqu'à l'entrée de Jouarre où vous l'abandonnerez - car il part à droite - pour continuer le long de la route de la Ferté jusqu'au centre-ville.
Jouarre qui occupe le rebord d'un palteau (140 m d'altitude) domine la vallée de la Marne.
Pour se déplacer, on peut aussi utiliser le covoiturage : https://www.blablacar.fr/
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Cartes de la ville :
L'office de tourisme se trouve en face de la mairie, au n°6 de la place Auguste Tinchant.
Pour consulter le plan de Jouarre sur OpenStreetMap, cliquez ici
Pour afficher Jouarre et ses environs sur le site GEOPORTAIL, cliquez ici
Météo :
Histoire de Jouarre
Entre 610 et 611, Saint Colomban vient évangéliser la Brie.
635 : Adon fonde le monastère de Notre Dame de Jouarre où s'installe une communauté de femmes.
Charlemagne impose la règle de Saint Benoît dans tout son empire.
847 : l'abbaye acquiert des reliques de saints qui vont être à l'origine d'un important pèlerinage.
888 : l'abbaye est ravagée par les Normands.
11e-12e siècle : le bourg de Jouarre qui s'est développé autour du monastère se fortifie.
Durant la guerre de Cent Ans, les Anglais pillent l'abbaye qui était prospère.
1515 : signature du concordat qui permet au roi de nommer les abbés et abbesses (régime de la commende).
1792 : expulsion des religieuses et l'abbatiale va servir de carrière de pierres.
1821 : retour des moniales à Jouarre.
1903-1919 : à la suite de la loi de 1901 relative aux congrégations, la communauté s'exile en Belgique.
Visite de Jouarre
4 304 habitants - chiffre de l'INSEE en 2021
La crypte mérovingienne
Il faut passer à l'office de tourisme pour pouvoir la visiter car, d'une part son accès est payant et, d'autre part, une tablette et des écouteurs vous seront prêtés pour vous servir d'audioguide. Faites aussi bien attention aux horaires d'ouverture.
Pour consulter les conditions de visite de la crypte, cliquez ici
Elle est constituée de deux cryptes, l'une appelée Saint Paul et l'autre Saint Ebrégisile. Elles abritent toutes les deux des tombeaux de l'époque mérovingienne.
La crypte Saint Paul
Elle a été bâtie dans la seconde moitié du 7e siècle à la demande de l'évêque de Paris, Saint Agilbert, pour y abriter les tombeaux de la famille fondatrice de l'abbaye voisine. A l'époque, elle est de plain-pied car elle est accolée à une église funéraire qui a disparu lors de l'invasion des Normands. De nos jours, il faut descendre des marches car, avec le temps, le sol a été considérablement exhaussé.
Tous les tombeaux ayant été vidés des ossements des saints, on les désigne comme étant devenus des cénotaphes ou de simples sarcophages.
L'espace dispose sur le côté occidental d'un mur dit "réticulé" d'origine mérovingienne avec des pierres en forme de losange qui font penser à un "filet de pêche", d'octogone et de carré.
Mur mérovingien dit "réticulé" de la crypte de Jouarre avec, en arrière-plan, le sarcophage de Saint Agilbert
Les voûtes, qui datent du 12e siècle - auparavant, il y avait un plafond en bois -, sont soutenues par des colonnes de remploi de l'époque gallo-romaine surmontées de chapiteaux mérovingiens sculptées dans du marbre des Pyrénées.
Le sarcophage de Saint Agilbert
Il est orné d'un bas-relief montrant un Christ avec un nimbe crucifère entouré d’anges et de fidèles levant les bras au ciel qu'on désigne comme étant des orants.
Le cénotaphe de Sainte Osanne
Il s'agit probablement d'une princesse d'origine irlandaise qui a suivi Saint Colomban dans son voyage d'évangélisation. Ses ossements ayant été volés au 13e siècle, l'abbesse commanda un gisant pour représenter la sainte.
Le cénotaphe de Sainte Telchilde
C'est elle qui a fondé la première communauté de femmes à Jouarre et qui fut la première abbesse. C'était aussi la sœur de l'évêque Agilbert. Elle serait décédée vers 660.
Les parois sont décorées de coquilles. A l'époque romaine, elles servaient de lampe à huile et, dès les premiers temps de la chrétienté, elles ont été utilisées pour symboliser la lumière et donc la Résurrection. Ici, elles représentent les Vierges sages (rangées des coquilles tournées vers le haut, c'est à dire la lumière) et les Vierges folles (coquilles tournées vers le bas, c'est à dire les ténèbres).
Le sarcophage de Sainte Aguilberte
C'est elle qui succéda en tant que seconde abbesse à Sainte Telchilde. Il est décoré au niveau du couvercle de signes inspirées de l'art copte. Quant à la cuve, des svastikas qui sont des symboles orientaux de mouvement, de prospérité et de bonheur, encadrent des fleurs de lys qui représentent la Vierge.
La crypte Saint Ebrégisile
Elle date du 8e siècle et c'était une ancienne chapelle. En 1640, elle a été réunie à la crypte Saint-Paul et au 19e, elle a été diminuée de plusieurs travées pour être alignée sur sa voisine.
Elle abrite le tombeau de l'évêque de Meaux, Ebrégisile qui était le cousin de Telchilde et d’Aguilberte. Il a été refait au 19e siècle.
Si les colonnes datent de la période gallo-romaine, les chapiteaux mérovingiens sont beaucoup moins travaillés que ceux de la crypte Saint-Paul. Taillés dans de la pierre calcaire, ce sont des remplois qui ont été rajoutés au 12e siècle lorsque le plafond en bois a été remplacé par une voute d'arêtes.
En sortant de la crypte, il faut aller admirer le Christ tétramorphe dont c'est la plus ancienne reproduction connue en Occident. Une ouverture a été aménagée dans le mur pour pouvoir contempler le magnifique côté sculpté qui correspond à la tête du tombeau de Saint Agilbert qui se trouve à l'intérieur. Le Christ y est représenté avec les symboles des quatre évangélistes mais, surtout, sa représentation est très différente de celle qu'on a l'habitude de voir, puisqu'il apparait très jeune, imberbe, joufflu et souriant.
Sur l'esplanade séparant la crypte du chevet de l'église, on peut voir une croix de cimetière du 13e siècle et une représentation de la barque avec laquelle Saint Colomban s'est déplacé en Europe pour l'évangéliser.
L'église Saint Pierre et Saint Paul
Reconstruite à partir de 1440 pour remplacer celle qui avait été détruite par les Anglais durant la guerre de Cent Ans, elle a subi plusieurs remaniements par la suite.
A l'extérieur, la flèche culmine à 54 m de hauteur.
A voir à l'intérieur :
- dans le bas-côté nord, la statue du Christ aux liens du 16e siècle
- dans le transept nord
- des chasses du 12e siècle
- une piétà en pierre polychrome du 15e siècle
- une mise au tombeau en pierre calcaire polychrome du 16e siècle
- dans la chapelle, un vitrail du 16e siècle illustrant la vie de Saint-Sébastien et de Saint-Nicolas
- dans le chœur, une clef pendante du 15e siècle ainsi que le vitrail de gauche du 16e siècle (scènes du Nouveau Testament)
- dans le transept sud, la chapelle Notre Dame de Jouarre :
- la statue de la Vierge du 16e siècle
- l'autel avec sa façade en bois dorée datant de la moitié du 18e siècle qui représente la Résurrection du Christ
- le vitrail du 16e siècle qui représente des scènes de la vie de la Vierge
A savoir : si vous êtes passé à l'office de tourisme pour visiter la crypte et que vous êtes muni d'un audioguide, vous pourrez vous servir de ce dernier pour visiter l'église; sinon, sachez que des panneaux explicatifs sont disposés à côté de tous les centres d'intérêt à découvrir à l'intérieur de l'édifice.
A gauche, la vie de Saint-Sébastien, et à droite, la vie de Saint-Nicolas (16e siècle)
Vitrail de la vie de la Vierge et, en-dessous, statue de Notre Dame de Jouarre (16e siècle)
La tour romane
C'est le seul vestige de l'abbatiale édifiée au 12e siècle. Le rez de chaussée est occupé par la boutique monastique. Quant aux deux étages supérieurs, on peut les visiter moyennant un droit d'accès. On y trouvera des explications sur l'histoire de l'abbaye et sur la vie de la communauté.
Pour consulter les conditions de visite de la tour, cliquez ici
L'abbaye de Jouarre
De nos jours, elle est toujours en activité avec une communauté d'une trentaine de bénédictines. On peut y effectuer une retraite spirituelle pendant quelques jours tout comme on peut simplement participer à l'un des six offices religieux qui rythment quotidiennement la vie des moniales.
Pour plus d'informations sur la vie de l'abbaye, cliquez ici
Les principaux bâtiments conventuels datent de la moitié du 18e siècle. Quant à l'abbatiale qui a été détruite durant la Révolution et dont les pierres ont servi à la construction du pont de La Ferté sous Jouarre, elle a été reconstruite à partir de 1861 et consacrée le 13 octobre 1865.
Si vous avez du temps et que vous visitez Jouarre un samedi, sachez que vous pouvez aussi visiter la :
Fromagerie Ganot (4 rue Cécile Dumez)
Vous y apprendrez tout ce qu'il faut savoir sur la fabrication du brie. Vous y découvrirez la cave d'affinage des six sortes de brie que produit la région qui sont ceux de Meaux, Melun, Provins, Nangis, Coulommiers et Montereau. Et puis, à la fin du parcours, vous pourrez en déguster quelques-uns.
Bonne découverte
Voir aussi mes autres articles en cliquant sur les liens suivants :
Meaux, les lieux incontournables à visiter en Ile de France
(A 21 km de la gare de La Ferté sous Jouarre)
Château-Thierry, les lieux incontournables à visiter dans l'Aisne
(A 29 km de la gare de La Ferté sous Jouarre)
En train depuis la gare de l'Est pour visiter les environs de Paris
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