Chambéry, les lieux incontournables à visiter
A quelques pas de la gare, des maisons du centre-ville aux façades colorées nous évoquent l'Italie. Mais qui sait que Chambéry n'était pas française avant 1860 ? Ce fut d'abord la capitale des Etats de Savoie avant que Turin ne la remplace et influence son architecture. Alors, si la ville est devenue un lieu de passage obligé vers de grandes stations alpines, il ne faut pas oublier qu'elle a une Histoire qui a marqué de son empreinte son patrimoine architectural. Prenez donc le temps d'y faire une étape ! Allez-vous promener sur la place Saint-Léger, partez à la découverte des hôtels particulier de la rue Croix d'Or, perdez-vous dans le labyrinthe que forment les étonnantes allées, contemplez l'immense trompe l'oeil de la cathédrale typique de l'art italien du 19ème siècle, etc .... Car, si Chambéry ne connait pas la notoriété touristique de ses voisines Aix les Bains et Annecy, elle dispose cependant de très beaux atouts pour nous séduire.
Comment venir à Chambéry :
- En TGV depuis Paris Gare de Lyon : le temps de trajet le plus court est de 2h50 pour parcourir la distance de 500 km :
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- En autocar avec BlaBlaCar Bus :
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Carte de la ville
L'office de tourisme se trouve sur la place du Palais, à 600 m à pied de la gare SNCF. Il propose un plan détaillé et gratuit pour découvrir la ville ancienne et son patrimoine architectural tout en suivant un balisage réalisé avec des médaillons en métal ornés d’éléphants fixés au sol.
Pour consulter le plan du parcours découverte "En suivant les éléphants", cliquez ici
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Météo
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Rue de Boigne vue depuis la palce du château
Brève histoire de Chambéry
- 1033 : naissance de la dynastie des Savoie avec Humbert Ier.
- 15 mars 1232 : le comte Thomas 1er acquiert la ville de Chambéry en achetant les droits seigneuriaux puis fait édifier une enceinte tout autour pour la protéger.
- 6 février 1295 : le comte Amédée V acquiert les droits sur la totalité du château dans lequel il va faire réaliser de grands travaux.
- 1280 : la Savoie obtient le marquisat de Turin.
- 14ème siècle : Chambéry s'étant agrandie, une nouvelle enceinte est construite qui va perdurer jusqu'au 18ème siècle.
- 1416 : l’empereur du Saint-Empire germanique érige le comté de Savoie en duché avec pour capitale Chambéry qui est à la croisée de plusieurs routes dont celle qui mène vers l'Italie.
Au 15ème siècle, le duché s'étend de Berne à Nice.
- 24 février 1536 : invasion des troupes françaises du roi François Ier qui vont occuper la Savoie jusqu'en 1559. Le duc part se réfugier à Nice.
- 3 avril 1559 : signature du traité de Cateau Cambrésis entre les rois de France et d'Espagne qui met fin aux guerres d'Italie et qui permet au duc de Savoie de récupérer ses territoires.
- 1563 : le duc de Savoie Emmanuel Philibert décide de déplacer sa capitale dans la ville de Turin pour s'éloigner de son puissant voisin français dont il se méfie. Cependant, Chambéry conserve son rôle administratif et de grandes familles piémontaises viennent s'y installer en faisant construire des hôtels particuliers au style italianisant.
- 1630 - 1631 : la France occupe la Savoie (guerre de Trente Ans).
- 1690 - 1696 : la France occupe la Savoie (guerre de la Ligue d’Augsbourg).
- 11 avril 1713 : lors du traité d'Utrecht qui met fin à la guerre de succession d'Espagne, le duc de Savoie devient roi de Sicile puis, en 1720, roi de Sardaigne après avoir échangé la Sicile avec l'Autriche. En conséquence, les Etats de Savoie deviennent le royaume de Piémont-Sardaigne.
- 1731 - 1742 : Jean-Jacques Rousseau vit à Chambéry auprès de madame de Warrens.
- 1742 - 1749 : la Savoie est occupée par les Espagnols (guerre de succession d'Autriche) qui s'opposent au royaume de Piémont-Sardaigne.
- 20 février 1743 : incendie qui ravage le château.
- 1751 : naissance de Benoit Leborgne qui connaîtra un destin extraordinaire, notamment en Inde et qui reviendra à Chambéry en 1804 en tant que comte de Boigne; il donnera un tiers de sa fortune à la ville en participant à des œuvres de bienfaisance et en finançant la rue qui portera son nom.
- 1792 : le royaume de Piémont-Sardaigne est envahi par les troupes du général Montesquiou-Fezensac puis annexé. (Chambéry a été prise le 23 septembre).
- 27 novembre 1792 : décret d'annexion de la Savoie et création du département du Mont-Blanc dont Chambéry devient la préfecture.
- 1815 : le congrès de Vienne reconstitue le royaume de Piémont-Sardaigne.
- 20 novembre 1815 : signature du traité de Paris qui entérine la suppression du département du Mont Blanc et qui restitue Chambéry et Annecy aux Sardes.
- 24 mars 1860 : signature du traité de Turin qui prévoit le transfert à la France de la Savoie et du comté de Nice suite à la promesse faite par le royaume de Piémont-Sardaigne à l'empereur Napoléon III de lui céder ses territoires en échange de son aide militaire pour réaliser l'unité italienne en boutant les Autrichiens hors d'Italie ce que fit la France en partie seulement ....
- 24 avril 1860 : plébiscite en faveur du rattachement de la Savoie à la France de Napoléon III.
- 14 juin 1860 : remise officielle de la Savoie à la France.
- 11 novembre 1942 : les Allemands envahissent la zone libre en représailles au débarquement allié qui vient d'avoir lieu en Afrique du Nord et ils confient aux Italiens l’occupation de la Savoie.
- 8 septembre 1943 : les Allemands remplacent les Italiens qui ont signé un armistice.
- 26 mai 1944 : bombardement allié sur le quartier de la gare, de l'hôtel de Ville et de la rue Saint-Antoine causant la mort d'environ 200 personnes et la destruction du quart de la ville ancienne.
- 22 août 1944 : libération de Chambéry.
- 8 mai 1969 : création d'un secteur sauvegardé pour éviter la disparition du centre ancien de plus en plus délaissé par les populations aisées; le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) sera approuvé en 1990.
Rue Juiverie
Visite de Chambéry
59 000 habitants environ en 2023
Ville d'art et d'histoire depuis 1985
La loi du 4 août 1962 (loi Malraux) a été utilisée par la municipalité pour mettre en place un secteur sauvegardé* qui permet de sauver et de mettre en valeur le patrimoine bâti historique tout en l'adaptant aux évolutions de la vie contemporaine. Créé le 8 mai 1969, il concerne un périmètre de 19 hectares qui correspond à peu près aux limites de la vieille ville.
* En application d'une loi du 7 juillet 2016, le terme de "secteur sauvegardé" a été remplacé par celui de "Site Patrimonial Remarquable".
En tant que ville d'art et d'histoire, le centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine, situé dans l'ancien hôtel particulier de Cordon (16ème siècle) au n°71 rue Saint-Réal, présente une exposition gratuite sur l'évolution et l'histoire de la ville.
La fontaine des quatre sans culs :
Elle représente 4 éléphants sans arrière-train : elle a été érigée en 1838 en l'honneur du général de Boigne qui a été un grand bienfaiteur de la ville après son retour en Inde où il avait fait fortune. Il s'était mis au service du maharadja Syndhia dont il avait modernisé l'armée ce qui lui avait permis de remporter plusieurs victoires et d'être récompensé par son "employeur".
Rue de Boigne :
Elle a été percée avec ses arcades turinoises appelées "portiques" entre 1824 et 1830 ce qui a permis d'ouvrir un nouvel axe vers le château pour faciliter la circulation tout en embellissant le centre-ville. Elle est surnommée "les Champs Elysées" de Chambéry car elle concentre beaucoup de magasins de luxe. On y trouve aussi, au n°15, la plus ancienne pâtisserie de la ville fondée en 1832, "Au Fidèle Berger", qui est aussi la plus vieille boutique de la ville.
La place Saint-Léger :
C'est en fait une large et longue rue piétonne. Jusqu'à la fin du 16ème siècle, un bras de la rivière Albanne s'écoulait au milieu. Il a été recouvert et l'endroit est devenu une zone piétonne depuis les années 1970. On peut y admirer les façades de quelques beaux hôtels particuliers comme l’Hôtel Dieulefis au n°134 (16ème siècle au remanié au 19ème), l’Hôtel de Montjoie au n°139 (2ème moitié du 17ème siècle), l’Hôtel du Bourget, datant des années 1500 aux années 1700, etc ...
Tour de l'horloge sur la place Saint-Léger
La cathédrale Saint-François-de-Sales :
Elle occupe une ancienne église franciscaine du couvent des franciscaines. De style gothique, édifiée entre 1418 et 1587, elle est devenue cathédrale en 1779.
A voir à l'intérieur : le plus grand ensemble de peintures en trompe l’œil d'Europe (les 6 000 m² ont été réalisées entre 1830 et 1840 durant la période dite de restauration sarde), une copie du linceul de Turin (anciennement le Saint Suaire), une statue de la Vierge du 15ème siècle en bois de noyer dite Notre Dame du Pilier, un tableau illustrant la Nativité du 17ème siècle, etc ...
Le cloître de la cathédrale Saint-François de Sales qui faisait partie du couvent franciscain. Il a été fortement restauré au 19ème siècle.
Intérieur de la cathédrale avec les peintures en trompe l’œil de Vicario en 1833
La rue Croix-d’Or
Outre de belles maisons aux façades colorées, on peut y voir des hôtels particuliers bâtis entre le 15ème et le 18ème siècle tels que les hôtels Castagnery de Châteauneuf au n°18, des Marches de Bellegarde au n°19, de la Pérouse au n°70, Costa de Beauregard au n°113, etc ...
Rue Croix d'Or
Théâtre Charles Dulin construit en 1824 avec l'aide financière du comte de Boigne
puis restauré en 1866 après un incendie
Hôtel des Marches de Bellegarde (17ème siècle; façade remaniée au 18ème siècle)
Les allées :
Une caractéristique de la ville réside dans l'existence d'une trentaine de passages voûtés qui ressemblent aux traboules lyonnaises puisqu'elles relient des rues entre elles en passant sous les habitations et en traversant des cours. Mais ici, elles portent le nom "d'allées". Elles datent du Moyen Age car, comme la ville était contenue à l'intérieur de ses enceintes, pour gagner de la place, on construisait de hautes maisons partout où on le pouvait et on y aménageait des passages dessous. De plus, comme le sol était marécageux, cela permettait aux immeubles de se soutenir les uns les autres. Et puis, une taxe appelée "la toisée" s'appliquait sur les façades des immeubles et, plus celles-ci étaient étroites, moins l'impôt était élevé d'où des maisons tout en longueur dont l'accès donnait sur les allées.
Allée Deyres
Hôtel particulier des Lambert de la Croix (16ème siècle) dans l'allée de Boigne
Allée Bolon
Allée Henri Planche
Rue Basse du Château :
Elle date du 14ème siècle et pendant des siècles, ce fut la seule voie d'accès qui menait au château; elle était traversée par de nombreux passages en bois aériens qui reliaient les maisons entre elles mais, en raison des risques très important dans la propagation des incendies que leur présence faisait courir, un édit les fit interdire. De nos jours, il n'en reste plus qu'un qui est surnommé le "pont des soupirs"....
Rue Sainte Appolonie : c'était la rue la plus étroite de Chambéry au Moyen Age.
Le château :
Au 11ème, c'est une simple tour en bois (motte castrale); il s'élevait à la place de la tour du Carrefour.
13ème siècle : après avoir acquis les droits seigneuriaux sur le château le 6 février 1295, les comtes de Savoie vont le transformer entre 1297 et 1320 pour en faire leur résidence mais aussi et surtout un siège administratif, ce qu'il est toujours puisque c'est ici que se trouvent le conseil départemental de la Savoie ainsi que la préfecture.
Il va connaitre trois incendies importants : 4 décembre 1532, 20 février 1743 et 1798.
Si côté rue, il présente toujours sa façade d'époque médiévale, côté cour d'honneur, les ailes ouest et sud sont de style néo-classique car elles ont été reconstruites à la demande de Napoléon III après qu'un incendie les eusse détruites en 1798.
La porterie et la tour de la Trésorerie (14ème siècle) sont les parties les plus anciennes du château.
La Sainte-Chapelle :
Elle fut construite à partir de 1408 (règne d'Amédée VIII) d'où son chevet de style gothique flamboyant. Quant à sa façade occidentale, si elle est de style baroque, c'est qu'il a fallu la refaire entre 1647 et 1655 suite à un incendie qui l'avait endommagée le 4 décembre 1532. A l'intérieur, la voûte a été décorée en trompe l’œil entre 1836 et 1837.
Elle doit son nom de Sainte-Chapelle au fait qu'elle a abrité le Saint-Suaire (linceul qui aurait enveloppé le corps du Christ) à partir du 11 juin 1502 ce qui donna lieu à de nombreux pèlerinages. En 1578, il fut transféré à Turin.
A savoir : c'est dans la tour Yolande (1470) que se trouve le plus grand carillon d'Europe (70 cloches).
Pour consulter les dates du concert de carillon, cliquez ici
Le château ne se visite pas sauf :
- seule la salle de l'ancienne chambre des comptes située dans la Porterie est accessible gratuitement au public et on peut y voir une exposition sur l'histoire de la Maison de Savoie et du château.
- des visites guidées permettent d'accéder à la cour d'honneur, la Sainte-Chapelle, la salle des délibérations du conseil départemental et la tour demi-ronde.
Pour réserver votre visite du château, cliquez ici
Place du château
Place du Château à Chambéry, hôtel de Monfalcon (début 18ème siècle) et, en arrière-plan, hôtel Favre de Marnix (1690)
Bonne visite
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