Saint-Savin sur Gartempe, les lieux incontournables à visiter dans la Vienne

Classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco, l'abbatiale de Saint-Savin sur Gartempe possède des fresque romanes d'une conservation exceptionnelle ce qui lui vaut d'être surnommée la chapelle sixtine du Moyen Age français. Elle fait partie d'une abbaye qui se visite. Le village dispose aussi d'autres atouts comme le cadre pittoresque des rives de la Gartempe qui invite à la balade bucolique, ses ruelles pleine de charme, son vieux pont. C'est aussi la porte d'entrée de la vallée dite des fresques car bien d'autres merveilles patrimoniales sont à découvrir dans les environs. 

Conseils pratiques pour visiter Saint-Savin sur Gartempe

Au départ de Poitiers, il y faut emprunter la ligne REMI n°433 Poitiers > Châteauroux à la gare routière qui est à côté de la gare SNCF.

Pour consulter les horaires des autocars, cliquez ici
(Dans "Sélectionnez le réseau souhaité", choisir "Rémi 36" puis cliquez sur "validez" pour télécharger les horaires de la ligne 433 Poitiers > Le Blanc >Argenton sur Creuse > Châteauroux)

Pour se déplacer, on peut aussi utiliser le covoiturage :  https://www.blablacar.fr/

Avec le comparateur de trajets OMIO, vous avez la possibilité de trouver tous les horaires, les trajets les plus rapides et comparer les meilleurs prix parmi plusieurs centaines de compagnies de transport :

Pour utiliser Omio, cliquez ici

L'office de tourisme se trouve sur la place de la Libération, au n°20, près de l'arrêt d'autocar.

Pour télécharger le plan de Saint-Savin sur Gartempe distribué par l'office de tourisme, cliquez ici

Pour consulter le plan de Saint-Savin sur Gartempe sur OpenStreetMap, cliquez ici

Pour afficher Saint-Savin sur Gartempe et ses environs sur le site GEOPORTAIL, cliquez ici

Il a lieu tous les vendredis matin sur la place de la Libération.

- "Le Pâtisson " au n°52 de la place de la République.

Pour la consulter, cliquez ici

Brève histoire de Saint-Savin sur Gartempe

5e siècle : deux frères originaires de Brescia, Savin et Cyprien  fuient l'Italie où ils étaient persécutés grâce à l'intervention d'un ange; ils s'installent au bord de la Gartempe et évangélisent la région jusqu'à ce qu'ils soient arrêtés, martyrisés et décapités. 

En l'an 800, un berger retrouve par hasard les tombes de ces deux saints qui avaient été complétement oubliés. Comme leur découverte va être à l'origine de miracles, il est décidé de fonder une abbaye bénédictine pour protéger les reliques. 

En peu de temps, elle va recevoir d'importants patronages (Charlemagne, Louis le Pieux, etc ...) ainsi que de très nombreuses donations.

821 : Benoît d'Aniane, à qui Louis le Pieux a confié l'abbaye, y installe une vingtaine de moines et y instaure la règle monastique de Saint-Benoît de Nurcie qu'il vient de réformer dite "règle bénédictine". 

Saint-Savin va jouer un rôle important dans la diffusion de la règle bénédictine dans d'autres abbayes.

Vers 1010 : Aumode, la comtesse du Poitou et d'Aquitaine fait une grosse donation pour le salut de son âme et de sa famille ce qui va permettre de reconstruire l'abbatiale entre 1030 - 1040 et 1100.

1090 - 1100 : période durant laquelle sont réalisées les peintures murales.

Au 14e siècle, une flèche gothique dont le sommet culmine à 96 m de hauteur est rajoutée au sommet de la tour du clocher; en 1820, elle s'effondrera après avoir été frappée par la foudre.

L'abbaye connait une ère de prospérité que la guerre de Cent Ans va interrompre (début du déclin).

1562 et 1568 : les armées protestantes saccagent l'abbaye (guerre de religions).

1640 : arrivée des Mauristes (moines bénédictins) qui vont reprendre en main l'abbaye et entreprendre une grande reconstruction des bâtiments conventuels qui va durer de 1682 à 1692.

1792 : les quatre derniers moines quittent l'abbaye; les biens du clergé sont vendus comme biens nationaux et l'abbatiale devient une église paroissiale.

La municipalité rachète les bâtiments pour y installer une gendarmerie qui y restera jusqu'en 1971.

Mai 1827 : naissance de Léon Edoux, futur inventeur de l'ascenseur hydraulique; il installera en 1889 celui qui fonctionnera entre le 2ème et le 3ème étage de la Tour Eiffel jusqu'en 1984.

27 mai 1834 : Mérimée est nommé inspecteur principal des monuments historiques.

1835 : alarmé par l'état de l'église et de ses peintures murales lors de sa visite, Prosper Mérimée fait entreprendre des travaux de restauration. 

1840 : en répertoriant l'église aux monuments historiques, Mérimée sauve définitivement Saint-Savin.

1983 : l'église est classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco en raison de l'état exceptionnel de conservation de ses peintures et de leur surface mais aussi et surtout parce qu'elles sont le reflet du génie créateur de l'homme et qu'elles racontent la société médiévale dans laquelle vivaient les artistes qui les ont réalisés. 

Visite de Saint-Savin sur Gartempe

816 habitants - chiffre de l'INSEE en 2021

Il ne reste plus que l'ancienne abbatiale, le bâtiment conventuel et le logis abbatial.

L'église :

A voir à l'extérieur de l'église, la tour clocher du 12e siècle et la flèche haute de 77 m.

L'accès est libre et c'est ici que vous pourrez admirer le plus vaste ensemble de peintures romanes conservées en Europe (460 m²). Il est toutefois intéressant de suivre la visite guidée (payante - voir plus bas) qui vous apportera les explications nécessaires à la compréhension des scènes et qui vous permettra d'accéder à certains endroits fermés au public.

Si à l'origine l'abbatiale était entièrement peinte, de nos jours, on peut contempler ce qui reste des peintures murales :
- sous le porche, au niveau de l'entrée de l'édifice (cycle de l'Apocalypse)
- à la tribune au 1er étage de la tour du clocher porche accessible uniquement dans le cadre d'une visite guidée (cycle de la Passion et de la Résurrection du Christ)
- sur la voûte de la nef, à 17 m de hauteur (épisodes de l'Ancien Testament)
- dans le chœur
- dans la chapelle axiale
- dans la crypte qui renfermaient les reliques de Saint Savin et Saint-Cyprien (elle est fermée au public pour des raisons de sauvegarde des peintures comme à Lascaux) 

Comme l'abbatiale n'était fréquentée que par les moines hormis certains jours de fête, les peintures étaient faites pour eux.

Focus sur les peintures de la voûte :

C'est principalement la technique de la détrempe qui a permis de les réaliser. D'abord, un enduit a été déposé et, une fois sec, la surface a été badigeonne avec de la chaux pour servir de fond et de support d'accroche pour la peinture.

A la façon d'une bande dessinée, elles illustrent des scènes qui s'inspirent de l'Ancien Testament et plus particulièrement de la genèse et l'exode. On y retrouve, entre autres :

• le récit d'Abel et Cain
• le récit de Noé et le mythe du déluge

Dieu est très déçu car l'intégralité de l'humanité étant devenue mauvaise. Il décide de tout recommencer et déclenche un déluge sur la Terre. Cependant, il sauve Noé et sa famille ainsi qu'un couple de chaque espèce d'animaux pour repeupler la terre après la fin du cataclysme. 
Comme il n'y avait aucune description de l'arche de Noé dans la Bible, les artistes ont peint ce qu'ils connaissaient, à savoir le drakkar viking. Au premier niveau, on voit les animaux à quatre pattes, au second, les oiseaux et au troisième, Noé et sa famille.

• la tour de Babel ou le symbole de l'orgueil des hommes

Ces derniers ont voulu construire une ville-tour pour atteindre le royaume des Cieux (le Paradis) comme s'ils étaient Dieu. Mais, ce dernier, pour les en empêcher, a semé la confusion parmi les ouvriers en leur faisant parler des langues différentes ce qui a mis fin au chantier.
Pour réaliser cette scène, les artistes se sont inspirés de la construction d'un donjon fortifié pour représenter la tour : il s'agit donc de la représentation d'un chantier de l'époque médiéval.

• le cycle de Moïse (en face de la tour de Babel)

Le char évoque la traversée de la Mer Rouge pendant laquelle les soldats de Pharaon qui poursuivent les Hébreux vont être engloutis par les eaux.

A voir aussi dans l'église :
- les peintures néo romanes du 19e siècle qui servent de décor sur les colonnes (effet trompe l'œil du marbre) et les murs des bas-côtés avec les faux-joint entre les pierres.
- la hauteur importantes des deux nefs latérales qui permet de classifier Saint-Savin parmi les églises-halles.
- les cinq chapelles rayonnantes dans le déambulatoire.

Ses dimensions en quelques chiffres : 76 m de long et 31 m de largeur au niveau du transept.

L'abbaye : 

La visite est payante.

Pour connaitre les conditions de visite de l'abbaye, cliquez ici

On peut y voir l'ancien réfectoire où est exposé la scène du combat des rois (peinture murale ayant été déposé de la voûte de l'ancienne abbatiale), l'escalier monumental qui mène à l'étage où se trouvent les cellules des moines et puis les jardins.

Le logis abbatial

Il est facilement reconnaissable avec sa tour néogothique crénelée. Celle-ci date de 1892 car Léon Eydoux qui était propriétaire du lieu l'avait faite construire pour y installer un ascenseur hydraulique

Le vieux pont

Il a été construit à l’époque gothique, au 13e siècle ou début 14e siècle.  

L'église Saint-Germain (sur la rive droite de la Gartempe)

Son origine remonte au 12e siècle.

A l'intérieur, le chœur est décoré de peintures murales "en grisailles" réalisées par Octave Pichault du 19e siècle. Elles sont dites en trompe-l'œil car on a l'impression de voir des bas-reliefs.

A savoir : pour la visiter, il faut demander les clés à la mairie de Saint-Germain ou à l'office de Tourisme de Saint-Savin.

Bonne visite

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