Visite de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens

Classée au patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco en 1981, c'est la plus vaste cathédrale gothique du monde médiéval.

Un peu d'histoire :

17 décembre 1206 : arrivée du chef de Saint-Jean Baptiste qui est rapporté de Constantinople par un chanoine amiénois qui a profité du pillage de la ville lors de la 4e croisade (1204); cet évènement va être à l'origine d'un important pèlerinage.

1218 : un incendie causé par la foudre détruit la cathédrale romane qui avait été érigée entre 1137 et 1152.

1220 : début de la construction en pierre de craie blanche de la cathédrale actuelle d'après les plans de Robert de Luzarches.

C'est l'évêque Evrard de Fouilloy qui en est l'initiateur. Il la veut plus grande et plus imposante que la précédente pour accueillir les nombreux pèlerins qui venaient se recueillir sur les reliques de Saint-Jean Baptiste. Le gros œuvre est presque achevé en 1269 d'où une grande unité de style. Elle est principalement financée par des dons qui sont d'autant plus importants que l'économie de la ville (commerce de la waide*, du drap, du vin et des céréales) est florissante. 

* la waide est une plante tinctoriale avec laquelle on obtient le bleu pastel

1288 : la pose du labyrinthe coïncide avec la fin des travaux de la cathédrale.

22 mai 1533 : bénédiction de la nouvelle flèche haute de 112,7 m qui remplace celle qui a brûlé en 1528.

1561 : elle est saccagée par les Huguenots.

1849 : arrivée de Viollet le Duc qui va entreprendre d'importantes restaurations.

1981 : elle est classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco en tant que chef d'œuvre d'architecture.

1998 :  elle est de nouveau classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco mais, cette fois, c'est au titre des chemins de Saint-Jacques de Compostelle.

Ses dimensions sont colossales :

- 145 mètres de longueur, 42.30 mètres de hauteur de voûte et 7 800 m² de surface.
- la flèche, qui a dû être reconstruite entre 1529 et 1533, culmine à 112,70 m de hauteur; sa structure est en bois de chêne et elle est recouverte de plomb. Elle a inspiré Viollet le Duc lors de son travail de restauration à Amiens pour créer celle de Notre-Dame de Paris.

C'est aussi un véritable "livre de pierres" car aucune cathédrale ne possède autant de sculptures. Parmi les plus belles, on trouve :
- le "Beau Dieu" sur le trumeau du portail du jugement dernier (façade occidentale)
- le paradis terrestre où la tête de serpent est en fait la tête d'une femme, Lilith qui, selon la tradition juive, fut la première épouse d'Adam (elle est représentée sous les pieds de la Vierge qui occupe le trumeau du portail de la Mère Dieu de la façade occidentale)
- la "Vierge Dorée" du 14e siècle sur le trumeau du portail éponyme (portail de la façade sud), etc ...

Façade occidentale de la cathédrale d'Amiens

La tour sud (62 m de hauteur) est achevée en 1372. Quant à la tour nord (67 m), les travaux sont terminés plus tard, en 1402, en raison de l'instabilité du terrain.

La façade occidentale est composée de 4 niveaux. Sous la rose, se trouve la galerie des rois de Juda et, au-dessus, c'est la galerie des Sonneurs que Viollet le Duc a fait rajouter entre les deux tours. 

Les portails de la façade occidentale

Le portail de Saint-Firmin (à gauche quand on se tient face à la cathédrale) :

Ce serait le premier évêque d'Amiens. Originaire de Pampelune, il est venu évangéliser la région picarde au 4e siècle. Il fut arrêté par les Romains et martyrisé (décapitation).

Description du tympan :
- en bas sont représentés des évêques
- les registres central et supérieur illustrent l'histoire des reliques de Saint Firmin

Les quadrilobes :
Deux frises sont sculptés sur les soubassements. Celle du haut évoquent les signes du zodiaque et, celle du bas, les travaux agricoles saisonniers qui lui correspondent.

Le portail central dit du "Beau Dieu" (au centre quand on se tient face à la cathédrale) :

Description du tympan :
- en bas, l'archange Saint-Michel pèse les âmes pour séparer les élus des damnés 
- au registre central, à gauche, les élus sont habillés et conduits par Saint Pierre vers le Paradis et, à droite, les damnés sont emmenés nus par Satan vers la bouche du Léviathan
- en haut, l'élu à droite du Christ juge est Saint-François d'Assise.

Sur le trumeau, sous la statue du Christ, se tient celle du roi Salomon.

De part et d'autre du portail, se tiennent les 5 vierges sages et les 5 vierges folles. 

Dans les ébrasements, les statues-colonnes représentent les 12 apôtres et, en-dessous, les deux frises de quadrilobes montrent les vertus (rangée supérieure) et les vices (rangée inférieure).

Le portail sud dit de "la Mère Dieu" (à droite quand on se tient face à la cathédrale) :

Description du tympan :
- en bas, l'arche d'alliance qui contient les Tables de la Loi (10 commandements remis à Moïse par Dieu)
- au registre central :
          - à gauche : la dormition ou mise au tombeau de la Vierge entourée par les 12 apôtres 
          - à droite, l'Assomption de la Vierge entourée par des anges
- en haut, la Vierge est montée au ciel où elle est entourée par des anges.

Tympan du portail sud

Sur le trumeau :
- la Vierge "hiératique" présente l'Enfant Jésus.

- en dessous, sont représentées les scènes de la Genèse impliquant Adam et Eve.

Dieu créé Adam

Création d'Eve qui sort de la côte d'Adam 

Dieu prévient Adam et Eve qu'ils ne doivent pas toucher à l'arbre

Adam et Eve succombent à la tentation 

Dieu chasse Adam et Eve du Paradis

Chassés du Paradis, Adam et Eve ont été obligés de se vêtir et doivent travailler 

Le portail de la Vierge Dorée
(côté sud de la cathédrale)

Encore appelé portail Saint-Honoré, il a été exécuté vers 1220 soit une vingtaine d'années avant les portails de la façade ouest. Il servait de passage pour les processions.

Sur le trumeau, la statue de la Vierge dorée est une copie réalisée en 1980 (l'original datant de 1250 a été installée à l'entrée du choeur).

Description du tympan :
- en bas, les 12 apôtres dont Saint-Jacques reconnaissable avec son bâton de pèlerin
- les registres supérieurs évoquent la vie de Saint-Honoré et la translation de ces reliques

Dans les ébrasements sont sculptés des anges et des prêtres. 

A voir à l'intérieur de la cathédrale 

Dans la nef :

- l'orgue
- la rose occidentale qui a été refaite vers 1530 (gothique flamboyant)
- la chaire à prêcher (1773)
- la statue miraculeuse du "Christ de Saint-Sauve" placée dans une chapelle du bas-côté nord qui aurait tourné la tête pour suivre le passage des reliques de Saint Honoré qui passait devant elle ....
- le baptistère carolingien

Au centre de la nef, se trouve le labyrinthe dessiné au sol en 1220 et reconstitué à l'identique au 19e siècle à la suite des dégâts causés par la Révolution. Il servait à remplacer le voyage à Jérusalem, Rome ou Saint-Jacques de Compostelle pour ceux qui n'avaient pas les moyens d'y aller. Les pèlerins devaient suivre à genoux le tracé de la bande noire long de 234 m. 

Côté gauche de la nef, il y a le gisant en bronze du 13e siècle de l'évêque Evrard de Fouilloy qui posa la première pierre de la cathédrale.

Dans le transept :

- les roses de la fin 13e - début 14e siècle (côté nord, elle est appelée "Rose des Vents") et de la fin 15e - début 16e siècle (côté sud)
- la grille du chœur (18e siècle)
- les chapelles du Pilier Rouge (côté nord) et de Notre Dame du Pilier Vert (côté sud) qui datent toutes les deux du début du 17e siècle; elles doivent leur surnom à la découverte de traces de polychromie datant de la période moyenâgeuse durant laquelle les cathédrales étaient peintes. 
- les deux hauts-reliefs du 16e siècle

Chapelle Notre-Dame du Pilier Rouge dans le transept sud (1627)

​ Statue de la Vierge dorée

Dans la choeur :

A l'entrée du déambulatoire côté nord, la chapelle Saint-Jean-du-Voeu accueille la relique du chef de Saint-Jean Baptiste.

Autour du chœur, on peut admirer une superbe clôture avec des hauts-reliefs en pierre polychrome datant du 15e et 16e siècle. Côté sud, ils illustrent la vie de Saint-Firmin et, côté nord, la vie de Saint-Jean Baptiste.

A voir dans les chapelles rayonnantes du déambulatoire :
- il reste des peintures du 14e siècle représentant des sybilles dans celle de Saint-Eloi
- le bas du vitrail de l'Arbre de Jessé date du 13e siècle dans celle de Saint-Nicaise
- en face de la chapelle axiale se trouve l'ange pleureur qui est assis sur un monument funéraire et que les soldats australiens ont popularisé lors de la première guerre mondiale dans les lettres qu'ils échangeaient avec leurs proches.  

Le chœur proprement dit abrite 110 stalles réalisées dans du bois de chêne entre 1508 et 1519 (période de prospérité). On a recensé environ 4 000 personnages sculptés et vêtus à la mode du 16e siècle qui évoquent l'Ancien Testament, la vie de la Vierge ainsi que des sujets profanes.

Elles peuvent se visiter tous les jours de la semaine sauf les samedis et dimanches à 15h00. RDV en face de l'accès à la sacristie.

Adam et Eve sur une jouée de la stalle royale

Femme battant son mari

Jouée de stalle représentant "le massacre des Innocents"

Les vitraux :

Malheureusement, il ne reste plus beaucoup de vitraux du 13e siècle en raison des vicissitudes du temps (tempêtes, explosion d'un moulin à poudre en 1675, mode du 18e siècle qui préférait la pose de vitraux clairs, incendie de l'atelier de réparation des vitraux en 1920).

La montée dans les tours et la visite du trésor de la cathédrale (accès payant) : 

Visite des tours possible en fonction de la météo. S'inscrire à la boutique auprès de la tour nord car le groupe ne peut excéder 18 personnes. Attention, il y a 302 marches à monter.

Quant au trésor, il est accessible tous les jours sauf mardi et dimanche dans le cadre d'une visite guidée qui démarre à 11h.

Pour plus d'informations sur la visite des tours et du trésor, cliquez ici

Remplages de la rose de la façade occidentale

Les illuminations de la façade occidentale de la cathédrale : 

Sachez qu'il existe un superbe spectacle gratuit qui, à la nuit tombée, colorie la façade de la cathédrale. C'est parce qu'on a retrouvé 10 % des couleurs qu'on a pu restituer la polychromie de la pierre qui existait au temps du Moyen Age. 

Pour consulter les dates, cliquez ici

Bonne visite

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Amiens, les lieux incontournables à visiter

L'histoire en résumé de la ville d'Amiens

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