Saint-Bertrand de Comminges, les lieux incontournables à visiter en Haute-Garonne

Situé au pied des Pyrénées, le site de Saint-Bertrand de Comminges offre un des plus beaux décors de carte postale de la région Occitanie. Certains le surnomment même le "Mont Saint-Michel des Terres" ! Mais qui s'attend à voir ici une cathédrale bâtie au sommet d'une colline avec juste quelques maisons qui l'entourent ? Et pourtant, ce fut le siège d'un évêché important jusqu'à la Révolution française. Ce fut aussi un haut-lieu de pèlerinage. Et mieux encore, ce fut le lieu d'implantation d'une ville romaine dont la population et la taille étaient pratiquement aussi importantes que celles de Pompéi ! D'ailleurs, de très nombreux vestiges de cette cité antique sont encore visibles. De nos jours, Saint-Bertrand de Comminges riche de 2000 ans d'histoire est devenue un des "Plus beaux villages de France" et un lieu incontournable à visiter en Haute Garonne.

Au sommaire de cet article :
- Conseils pratiques pour visiter Saint-Bertrand de Comminges
- Brève histoire de Saint-Bertrand de Comminges
- Visite de Saint-Bertrand de Comminges

Conseils pratiques pour visiter Saint-Bertrand de Comminges

En TGV depuis la gare Montparnasse jusqu'à Toulouse puis correspondance avec un TER jusqu'à Montréjeau où il faut emprunter un bus TER à destination de Bagnères de Luchon pour descendre à l'arrêt "Labroquère Moulin" (compter environ 8 h de trajet).

Pour les horaires, cliquez ici

Depuis l'arrêt de car "Labroquère Moulin", marchez sur une distance de :
- 2,4 km jusqu'à la cathédrale en suivant la route D 26 qui part sur la droite après le pont sur la Garonne.
- ou 2,8 km en suivant le chemin de grande randonnée balisé avec des traits horizontaux blancs et rouges qui vous fera passer par l'église Saint-Just de Valcabrère.

Pour consulter le parcours, cliquez ici
 

Pour se déplacer, on peut aussi utiliser le covoiturage : https://www.blablacar.fr/

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Sur le parvis de la cathédrale se trouve le centre des Olivétains qui vous fournira toutes les informations dont vous aurez besoin. Il est installé dans un ancien couvent du 19e siècle.

Pour consulter le plan de Saint-Bertrand de Comminges sur OpenStreetMap, cliquez ici

Pour afficher Saint-Bertrand de Comminges et ses environs sur le site GEOPORTAIL, cliquez ici

- "Chez Betty" au n°126 sur la place du Bout du Pont (près de la cathédrale dans le ville haute).

ATTENTION : il n'y a pas de magasin d'alimentation dans le village mise à part une boulangerie mais cette dernière n'ouvre que certains jours dans l'année ....

Pour la consulter, cliquez ici

Saint-Bertrand de Comminges est toujours une étape sur les chemins de Compostelle avec les GR 78 et le GR 861.

Le GR 78 est surnommé le "chemin du piémont pyrénéen". Variante de la "Via Tolosana" ou chemin d'Arles, c'est le plus le plus sudiste des chemins vers Saint-Jacques de Compostelle.

Quant au GR 861 ou Via Garona, il permet de relier Toulouse à Saint-Bertrand de Comminges.

Brève histoire de Saint-Bertrand de Comminges

- 1er siècle avant J.-C. (72 ?) : fondation de Lugdunum Convenarum qui devient la capitale des Convènes sous le règne de l'empereur Auguste (27 av J.-C. - 14 après J.-C.); son emplacement a été choisi parce qu'il se trouve à la croisée des routes du piémont pyrénéen, de Toulouse, d'Auch, de l'Espagne et qu'il y a la proximité de la Garonne.

- 120 après J.-C. : la cité obtient le titre de "colonie romaine".

- fin du 4e - début du 5e siècle : fortification de la ville haute.

- 408 : invasion des Vandales.

- 418 : invasion des Wisigoths.

- 5e siècle : la cité qui a changé de nom pour adopter celui de Convenae devient le siège de l'évêché de Comminges.

- 585 : c'est l'année fatale pour Convenae car, dans le cadre de la guerre de succession au trône que se livrent les Francs entre eux, l'usurpateur Gondovald vient s'y réfugier; il finit par être livré à Gontran qui le fait exécuter avant de dévaster entièrement la ville.

- 10e siècle : naissance du comté de Comminges.

- 1083 : arrivée de l’évêque Bertrand de l'Isle Jourdain qui va reprendre en main l'évêché laissé à l'abandon depuis 585. Ainsi, il va faire revivre la cité en y faisant bâtir une cathédrale et un cloître. C'est pour cela qu'on rebaptisera le lieu avec son nom en 1222.

- 16 octobre 1123 : mort de Bertrand qui va rapidement donner lieu à un pèlerinage sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle.

- 1218 : canonisation de Bertrand.

- 1295-1299 : ministère de l'évêque Bertrand de Got. Lorsqu’il deviendra en 1305 le premier pape en Avignon sous le nom de Clément V, il décidera de faire agrandir la cathédrale (nef et chœur de style gothique) pour mieux accueillir les pèlerins.

- 1454 : le comté de Comminges est rattaché au royaume de France.

Durant les guerres de religion, Saint-Bertrand de Comminges eut à souffrir des attaques des Huguenots en 1586 et 1593.

- 1790 : suppression de l'évêché qui est partagé entre les diocèses de Tarbes, de Toulouse et d'Urgell.

- 1982 : il intègre l'association des "Plus Beaux Villages de France".

- 1998 : inscription au patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO au titre des « chemins de Saint-Jacques de Compostelle ».

Visite de Saint-Bertrand de Comminges

233 habitants - chiffre de l'INSEE en 2021

Les vestiges antiques de Lugdunum Convenarum 

Ils se trouvent en contrebas de la colline dominée par la cathédrale. A son apogée, la superficie de la cité antique dépassait les trente hectares. Elle s'étendait entre Saint-Bertrand et les berges de la Garonne à Valcabrère et aurait compté jusqu'à 10 000 habitants au 3e siècle.

De nos jours, on peut voir les bases d'un temple, d'un forum, de plusieurs thermes, d'un marché (macellum) de grande dimension, d'une basilique paléochrétienne (4e siècle), du camp militaire de Tranquistan (construit durant le règne de l'empereur Septime Sévère, il contenait une cohorte de 500 soldats), d'un théâtre adossé à la colline qui pouvait accueillir 5 000 spectateurs, etc ...

Un musée archéologique créé en 1985 par le département est ouvert seulement en été. Installé dans l'ancienne gendarmerie, on peut y voir le résultat issu des fouilles archéologiques qui continuent toujours. 

Les thermes du nord

Pour accéder à la ville haute depuis la ville basse, soit vous empruntez l'escalier, soit vous suivez la route et vous longerez les ruines du théatre antique. Le dénivelé positif est de 50 m.

Le faubourg du Plan

C'est l'autre nom de la ville basse dans laquelle on peut encore voir des fermes commingeoises avec leurs magnifiques charpentes et leurs claustras (ouvertures ajourées en bois) qui facilitaient le séchage du foin.

L'enceinte de la ville haute

Les vestiges de l'ancien rempart gallo-romain (fin 4e - début 5e siècle) forment la base d'une partie de l'enceinte du 12e - 13e siècle. Leur longueur était de 885 m et il protégeait un espace d'environ 4 hectares.

On peut aussi voir trois portes dont la porte Majoue qui était l'entrée principale de la cité.

Cour Saint-Benoît et porte Majoue

Porte Majoue

Porte Cabirole

Les maisons à colombages de la rue Rixens

- La maison Bridault :

Si la tour hexagonale date du 15e siècle, la partie de la maison en pans de bois a été sérieusement restaurée au 20e siècle. 

En face de la maison Bridault

La maison, dite Magasin Beyret (15e ou 16e siècle ?)

La cathédrale Sainte Marie

Sa construction débuta durant le ministère de l’évêque Bertrand mais elle fut achevée bien après sa mort. Ainsi, la façade romane avec le portail surmonté d'un linteau aux douze apôtres et d'un le tympan représentant l'adoration des rois mages ainsi que la puissante tour-clocher daterait de la fin du 12e siècle. A noter que le sommet de ce dernier est entouré d'un hourd en bois qui a été restitué au 19e siècle.

1294 - 1299 : ministère de l'évêque Bertrand de Got qui va décider de l'agrandissement de la cathédrale avec l’élévation d'une grande nef unique.

1523 - 1551 : ministère de l'évêque Jean de Mauléon qui va commander la réalisation de stalles (1525 - 1539) dans le chœur afin de permettre aux chanoines de s'isoler de la foule des pèlerins qui viennent s'incliner sur les reliques de Saint-Bertrand. Elles sont en chêne et superbement ouvragées. C'est aussi lui qui a fait installer le magnifique orgue positionné dans l'angle, qui est soutenu par cinq colonnes de style corinthien et qui est doté de 2 621 tuyaux.

Sa dimension en quelques chiffres : 63 m de longueur et 28 m de hauteur sous voûte dans le chœur.

A savoir : pour visiter les stalles, le trésor et le cloitre de la cathédrale, il vous faut acheter un ticket d'entrée qui vous permettra aussi de découvrir la basilique Saint-Just de Valcabrère.

Pour plus d'informations sur les conditions de visite, cliquez ici

Tombeau de Saint-Bertrand
Il est érigé vers 1430 et les peintures sont datées de la fin du 16e siècle

A voir sur un des piliers de l'édifice une étrangeté : en effet, vous y verrez un crocodile qui serait un ex-voto laissé là par un pèlerin en guise de remerciement à Saint-Bertrand pour l'avoir protégé durant son long voyage aller et retour à Jérusalem.

Le cloitre

Il jouxte la cathédrale. Il est formé de quatre  galeries :
- à l'ouest, c'est la plus ancienne (12e siècle) et c'est là que vous verrez le pilier des évangélistes qui a été sculpté dans un colonne d'origine gallo-romaine
- au sud, elle date de la fin du 14e siècle
- à l'est, elle a été refaite entre le 15e et le 16e siècle dans un style gothique flamboyant
- au nord, son origine remonte à la première moitié du 13e siècle
 sont romanes (chapiteaux historiés) tandis que la quatrième est gothique et facilement reconnaissable par la présence de chapiteaux décorés de végétaux (aile nord). Lors de la visite, ne ratez pas le pilier des évangélistes. Ce n'est que depuis le début du 20e siècle que le cloître est ouvert sur la nature environnante car, auparavant, il était entièrement clos.

La chapelle Saint-Julien

Elle a été reconstruite au 19e siècle sur l'emplacement d'un édifice roman. Elle jouxte les vestiges d'une basilique paléochrétienne élevée au 5e siècle sous laquelle beaucoup de tombes et de sarcophages ont été retrouvés.

Chapelle Saint-Julien et, au premier plan, la basilique paléochrétienne

La basilique Saint-Just de Valcabrère

Elle se trouve à une distance de 1,4 km de la cathédrale Sainte-Marie. 

Le site est magnifique avec, d'une part, les cyprès, et, d'autre part, la cathédrale Sainte-Marie qui se s'élève en toile de fond au sommet du rocher de Matacam, à 517 m d'altitude.

Cet édifice roman a été construit a 12e siècle à l'aide de nombreux blocs de remploi provenant de l'ancienne nécropole antique située à proximité. 

Elle porte le titre de basilique car elle abrite une relique de la Vraie Croix.

Sur les piédroits sont représentés les martyrs espagnols Just et Pasteur
Des traces de polychromie sont encore visibles

Remploi antique (masque de théâtre) mur sud

Remploi antique

Statue de la Vierge à l'Enfant en bois de noyer (14e siècle)

Basilique Saint-Just de Valcabrère

Si vous avez du temps :

- rendez-vous à la table d’orientation de Labroquère pour profiter d'un panorama exceptionnel sur la vallée de la Garonne et le site de Saint-Bertrand de Comminges (4,1 km à pied depuis la basilique de Saint-Just de Valcabrère).

- visitez les grottes de Gargas que les familles d'Homo Sapiens fréquentaient il y a 27 000 ans; c'est un des rares sites ornés (200 peintures de mains) qu'il est encore possible de visiter en France (5,5 km à pied de Saint-Bertrand de Comminges).

Attention, la réservation est obligatoire.

Pour toutes les informations sur les grottes de Gargas, cliquez ici

Bonne visite

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